"Abe" ou "Ape" désigne l'abeille Corse, "u bugnu" l'essaim ou la ruche, et "fàu" ou "fàvu" le rayon de miel.
Diodore disait que l'île produisait du miel en abondance et sous Napoléon III (sautons des siècles !) sa qualité valut au miel Corse la "Grande médaille d'or à l'exposition Universelle de Londres en 1862". Constat plus sévère en 1929, où la Corse ne comptait que 1400 ruchers pour 8600 ruches et une moyenne de 12 kilos par an.
De nos jours (2000) les 6 variétés de miel Corse produisent 150 tonnes par an et, seul avec le miel de sapin des Vosges, "mela di corsica" bénéficie de l'appellation d'origine contrôlée AOC.
Les six variétés de "miel de Corse" sont :
*miel de printemps * miel de maquis de printemps * miel de châtaignier * miel de maquis de l'été * miel de maquis d'automne * Miellat du maquis.
Les producteurs se sont groupés au sein du C.R.I.T.T. (Centre Régional d'Innovation et de Transfert de Technologies) de Corte.
Marie-Jo BATTESTI et les chercheurs de l'université Pascal-Paoli sont arrivés à d'éloquents résultats.
L' abeille Corse - Source Own Work in Wikipedia - auteur Emmanuel Boutet
Photo ci-dessous : l'abeille continentale.
Notez la grande différence entre ces deux abeilles.
Cette abeille noire de petite taille travaille toute l'année.
Elle est protégée par un arrêté de 1982 qui interdit toute introduction d'abeilles sur l'île.
avec l'aimable autorisation de l'éditeur. Voir bibliographie 1)
Repérage d'une source importante de miellat.
Vol dans le sud-sud-est, soleil à 45° à droite pendant 12 minutes,
distance 6000 mètres, abandonnez les butinages isolés.
Exécution !
Excellent ce miel de nos amies corses !
ABEILLE BRETONNE D'OUESSANT
Abeille noire et cire blanche
C'est Ouessant qui pourrait jouer un rôle capital dans la sauvegarde de l'abeille noire européenne (Apis mellifera mellifera).
En effet , elle retrouve une fonction capitale dans la préservation des souches d'abeilles indemnes de maladies et des pollutions génétiques qui marquent celles du continent.
L'abeille noire bretonne a, comme son nom l'indique, une pigmentation sombre qui lui permet une meilleure absorption des rayons solaires et ses poils sont particulièrement longs et lui permettent ainsi de rapporter du pollen par mauvais temps ; ses ailes plus puissantes et plus grandes offrent une meilleure capacité à travailler dans le vent.
Par ailleurs, l'abeille noire sort tôt le matin et module sa ponte suivant l'abondance du pollen au printemps.
C'est un petit groupe d'apiculteurs finistériens qui a compris, dès 1987, que la région avait conservé un patrimoine presque unique en France (NDLR : et en Corse).
En décembre 1989, ils se sont regroupés pour fonder l'association pour la conservation et le développement de l'abeille noire. Sous la conduite de leur président Georges HELLEQUIN (malheureusement décédé en 1998) l'association veut tirer parti de l'éloignement de l'île d'Ouessant pour conserver l'écotype breton.
Pendant des siècles, la Bretagne a exporté son miel dans toute l'Europe du Nord. À la fin du XIXe siècle il y avait plus de 100.000 ruches dans le Finistère (le quart aujourd'hui). Le miel était un produit peu prisé et un pot suffisait largement pour l'année.
Les abeilles offraient un produit plus important pour les humains : la cire employée pour les cierges des églises.
Les ruches étaient en pailles tressées avec des lanières de ronce.
En mettant un morceau de cierge bénit sous la ruche, on pensait empêcher les abeilles de partir mais on réaffirmait surtout leur lien avec le sacré.
De même, en mettant avec un crêpe ou du laurier, le deuil aux ruches dont le propriétaire venait de décéder (NDLR : comme en Provence)
En Haute-Bretagne, les mielliers savaient, de père en fils aîné, prendre les essaims en disant une prière spéciale, chapeau tenu sur l'épaule gauche et oeil fixé sur le coeur de l'essaim.
Source : extraits du livre de François de BEAULIEU " Les bretons et leurs animaux domestiques ", 2000 , aux éditions COOP BREIZH - 29540 Spézet.
Avec l'aimable autorisation des éditions citées, avec nos remerciements.
- Une race pure d'un écotype breton.
- Une abeille exceptionnelle et unique en Europe : absence de contamination par le varroa -officiellement reconnu en novembre 2014 ; présente un caractère sanitaire remarquable (exempte de virose).
- Une abeille qui vit sur un site naturel, l'île d'Ouessant, ou elle dispose d'une alimentation (pollen) diversifiée, sans contact avec les produits phytosanitaires (absence de culture intensive sur l'île).
Source : Site "association conservatoire de l'abeille bretonne" (mars 2015)
KENAVO !