Nymphose
D'abord une position adéquate sur un support
Sur cette photo,
la chenille vient à peine de se fixer au support, les fausses pattes repliées sous la tête. La fausse patte anale est fixée. |
Sur cet autre cliché (phase suivante sur une autre chenille) la larve a passé une ceinture entre le 5e et le 6e segment. Je n'ai jamais observé la façon dont elle s'y prenait pour enfiler la ceinture ! C'est une attache souple et robuste. Elle attend dans cette position l'heure de la transformation en chrysalide. |
Dans la majorité des cas, la chenille reste dans cette position environ 24 heures (voir les ontogenèses).
Elle peut aussi se suspendre horizontalement mais sa position préférée est la verticale.
À l'intérieur de son enveloppe, à la consistance du papier et d'une épaisseur de quelques fractions de millimètre, le futur imago est bien à l'abri pour supporter les intempéries et le froid de l'hiver.
Le seul danger réside dans l'éventuelle présence de fourmis rouges qui réussissent à percer la paroi et à dévorer son contenu.
J'en ai été le témoin à plusieurs reprises.
Les chenilles de Papilio machaon possèdent un phototropisme positif : lorsque la cage est à l'ombre et que sonne l'heure de la nymphose, elles se placent du côté de la cage le plus lumineux, c'est-à-dire, en général, du côté où l'intensité lumineuse la plus forte est due à la réverbération du soleil.
La plupart du temps c'est dans la soirée
ou la nuit que la chenille se transforme en chrysalide.
Je vous invite à me suivre.
Que devient le cerveau de la chenille qui se transforme en papillon ?
Question de Sylvie Salvador de Castanet-Tolosan (31) à la revue "science et vie" avril 2020.
"Il n'est pas détruit et formé à nouveau mais profondément remodelé à partir de l'existant. Certains neurones lors du passage de la vie larvaire à la vie adulte ; d'autres modifient leur forme, leurs connexions, et même leurs propriétés, pour se mettre au service d'une nouvelle fonction, comme le contrôle des ailes.
Enfin, certains neurones se maintiennent à un stade embryonnaire, appelé neuroblaste, jusqu'à la métamorphose.
À noter qu'en dépit de ce bouleversement, le papillon semble conserver des "souvenirs" de la vie larvaire.
On ne sait pas si ce phénomène est dû à une vraie mémorisation ou à un processus sensoriel, par exemple à une augmentation de la sensibilité à une odeur, l'adulte revient pondre sur la plante sur laquelle il a éclos en tant que chenille"
Claudio Lazzari, chercheur à l'institut de recherche sur la biologie de l'insecte du CNRS, université de Tours.
In revue "science et vie" avril 2020 - nr. 1231