Agave americana
Agave est tiré du grec "agavos" qui signifie "magnifique", "admirable".
Il a été décrit pour la première fois par Clusius en 1575 sous le nom "d'aloès".
L'agave est un "Amaryllidacées" et peut être défini comme un "Liliacées" à ovaires infères.
Le Yucatan a été initié à sa culture et à ses emplois par les indiens Mayas, descendants directs des derniers Toltèques qui, après la ruine de leur empire situé dans la vallée de Mexico, émigrèrent dans l'Amérique Centrale.
* José Maria de Hérédia chante l'agave : Sous le pistil géant qui s'érige, il éclate - Et l'étamine lance au loin de pollen d'or - Et le grand aloès à la fleur écarlate - Pour l'hymen ignoré qu'a rêvé son amour - Ayant vécu cent ans, n'a fleuri qu'un seul jour.
* L'utilisation des cactées et des agaves sauvages et la culture du maïs constituèrent dés le début une source de bien-être qui fut suffisante pour faire germer, chez les nomades, l'idée d'un foyer domestique, avec la vie sociale et l'agriculture pour corollaires (L. Diguet)
À Quito (Equateur) les feuilles des agaves sont coupées en petits morceaux pour donner à manger aux animaux de la ferme.
L'agave (Agave americana - agavaceae, comme le Yuka) est une plante de plusieurs mètres de haut qui vit plusieurs années et qui meurt une fois la floraison terminée.
Elle se reproduit par stolons. Elle fréquente les sols secs, pierreux et chauds. On en trouve rarement en fleurs. Elle se contente du minimum vital.
Ici, elle pousse sur une falaise qui domine la mer sur la Corniche à Marseille
Sur la Corniche à Marseille.
Ses feuilles peuvent atteindre jusqu'à 3 mètres et sont pourvues d'une pointe acérée.
La sève est très abondante et sucrée.
Elle est employée au Mexique à la préparation d'une boisson fermentée appelée "pulqué". Ses fibres sont employées à la fabrication de cordages, hamacs, toiles grossières, etc. et les déchets à la fabrication du papier .
L'agave fleurit au bout de 10 à 12 ans dans son pays d'origine, 20 ans en Provence et 40 ans en Angleterre !
Parmi les espèces de plantes dont la mortalité stagne et la fertilité explose on compte l'agave dont les individus produisent avec l'âge de plus en plus de fleurs et de graines.
- Les indiens d'Amérique se servaient aussi des feuilles comme "papier à lettre" le tronc servant à la préparation de la téquilla.
Le mezcal est de la téquilla avec des petits vers, provenant de la moisissure des troncs. - À Maldano - Plata - Brésil - les agaves et les cactus servaient de haies autour des champs de blé et de maïs.
- La "pulque" ou vin d'agave au Mexique, est un alcool tiré de l'agave.
- José Maria de Hérédia a chanté l'agave : (in "histoire des fleurs" de L.Guyot)
Snoré qu'a rêvé son amour,
Ayant vécu cent aous le pistil géant qui s'érige, il éclate,
Et l'étamine lance au loin le pollen d'or ;
Et le grand aloés à la fleur écarlate,
Pour l'hymen igns, n'a fleuri qu'un seul jour. - Trois cents espèces d'agave croissent spontanément en Amérique, depuis le sud des États-Unis jusqu'à l'équateur ainsi qu'aux Antilles.
La plus commune (Agave americana : photo), qui ne fleurit qu'une seule fois dans sa vie (à un âge avancé) et meurt ensuite, est originaire du Mexique et c'est aujourd'hui naturalisée dans l'Europe méridionale.
Introduite en 1591, elle s'est si bien acclimatée dans le Midi de la France que ses touffes denses de feuilles glauques, longues de 2m et armées de dents crochues, et ses hampes florales hautes de 8 à 10m, en forme de candélabre à plusieurs branches supportant plusieurs milliers de fleurs jaune verdâtre, sont devenues partie intégrante du paysage méditerranéen. (L.GUYOT, "histoire des fleurs" PUF 1961) - La croissance de la hampe florale des agaves est extrêmement rapide, sa longueur pouvant atteindre plusieurs mètres en l'espace de quelques jours.
La rapidité et l'abondance de cette floraison exigent une telle consommation de principes nutritifs que la masse qui en est accumulée dans les feuilles disparaît presque en totalité ce qui amène le plus souvent la mort de l'individu par épuisement (H.JORET) - L'araignée "Epeira tuberculata et conica" consolide le centre de sa toile ordinairement placée au milieu des grandes feuilles de l'agave commun, par deux ou par quatre rubans disposés en zig-zag qui relient deux des rayons" (C.Darwin)
L'AGAVE DU DIEU SOLEIL
Dans les archives d'un ami correspondant :
Pour mon grand-père, instituteur à la retraite, et fort curieux de tout, un voyage au Mexique en 1948 fut pour lui un enchantement.
À 66 ans, il s'était mis à apprendre l'espagnol pour mieux communiquer avec les habitants, puis avait fait connaissance de ce pays avec émerveillement.
Il a rédigé trois ou quatre cahiers sur l' histoire ancienne et contemporaine (1948) du Mexique et, en parallèle, a élaboré un cahier de croquis (paysages, faune et flore) que j'ai réussi à sauver de la destruction.
En voici, ci-dessous, un extrait sur l'agave et sa boisson, accompagné de très vieux croquis au fusain.
Ramon BRUNELIERE (petit-fils de Victor BRUNELIERE)
Un bel agave dans un jardin à Hyères (83) Photo R.Brunelière 2009
La hampe de l'agave au coeur de la plante
Photo : R.Brunelière 2009
La boisson nationale du Mexique est le "pulqué" jus d'agave ou "maguey" fermenté.
Lorsque l'agave est sur le point de fleurir, les paysans coupent le coeur de la plante. Après avoir coupé la hampe le péon creuse une cavité en forme de bol au centre laquelle se recueille le suc qui s'accumule en abondance dans la cavité.
Le "tlaquilero" (celui qui récolte le jus), récupère le liquide avec une gourde allongée et percée aux deux bouts. Il plonge l'extrémité de la gourde dans la cavité et aspire jusqu'à ce que la gourde soit pleine. Il retire ensuite la gourde et l'emporte en bouchant l'extrémité inférieure avec le doigt et la déverse dans un récipient.
La plante se dessèche et meurt après.
Le pulqué est bu en abondance en apéritif lors de fêtes.
Le pulqué est également mis à fermenter, distillé il produit la Téquila autre boisson nationale du Mexique.
Alcool très fort (60 à 70°) que les mexicains boivent également en apéritif ou digestif.
Ils neutralisent un peu les effets de cet alcool en se mettant du sel fin sur la langue avant absorption d'un verre.
Si on ajoute que les amuse gueule sont tous à base de piments forts, on comprend mieux que les mexicains aient un tempérament explosif.
Victor BRUNELIERE ( Mexique 1948)
Extraction du "pulque" au centre d'un agave, ou "maguey".
À côté, un "pina" (se prononce pigna - ananas)
Pyramide Aztèque du soleil Teotihuacan - 70 mètres de haut)
Devant l'agave, une indienne tenant son enfant dans un long châle appelé "reboso"
Toujours la pyramide du soleil (Teotihuacan). Agaves et cactées.
Dessins au fusain de Victor BRUNELIERE. Mexique 1948.
Grand-père de Ramon BRUNELIERE.
Mon ami Ramon est décédé en avril 2021.
L'agave de CORTES :
L'agave ou sisal, emblème des Maas, Maguey chez les mexicains, était inconnu en Europe lors de la conquête du Mexique par Fernand CORTES (1485-1547).
Ce dernier le signale à l'empereur Charles QUINT : «Il a vu, dit-il, sur le marché de Taltelolco vendre du miel d'abeille, de la cire, du miel de canne à sucre, du miel de plusieurs plantes et de l'agave qui est meilleur que les autres ; de cette plante on extrait et l'on vend du sucre et du vin.» (Source : René BOUVIER)
Pour en savoir beaucoup plus :
Le géant du genre est l'énorme "Agave salmiana", dont les feuilles atteignent 3m de long et 40 cm de large et dont l'inflorescence peut s'étaler à 12m de haut ; au début de la floraison les mexicains enlèvent le coeur de la plante et recueillent dans la cavité ainsi formée une sève aqueuse qui, fermentée, devient la pulque, boisson alcoolique qu'ils consomment en grande quantité (certains agaves produisent jusqu'à mille litres de sève.
Une fibre très solide, servant à fabriquer la ficelle connue sous le nom de sisal est extraite des feuilles étroites, en forme de dague, de "l'Agave sisalana", originaire du Yucatan ("histoire des fleurs" Guyot-PUF 1961)
L’agave (mell en langage nahuatl) entretiendrait, en même temps que les techniques de son exploitation, certains rapports d’homologie avec le sacrifice humain chez les aztèques.
La plante, qualifiée par certains le "miracle de la nature", met de huit à vingt ans pour parvenir à maturité et fournit à l’homme des produits variés qui pallient de sérieuses carences naturelles consécutives à la rareté des ressources hydrauliques : poutres et huiles végétales pour la construction, fibres pour le tissage, fourrage, poinçons, éléments nutritifs en cas de disette etc
Mais l’homme en tire surtout une sève (eau de miel) qu’il laisse fermenter pour obtenir le célèbre pulque.
Ce vin blanchâtre doté d’une forte viscosité et d’une odeur tenace ne titre que 6° ; les campagnards le consomment à la fois comme boisson et comme complément alimentaire indispensable dans ce contexte difficile (apport en calories, protéines, vitamines B surtout).
La fabrication du pulque débute par la récole de la sève de l’agave et, plus précisément, le moment où l’homme arrache le "cœur" de la plante.
Après avoir coupé les feuilles qui protègent le centre, au moyen d’un couteau ou d’un "coa", l’homme entame la base de la feuille centrale avec le "quebrador" pour extraire le bouton floral.
Quelques jours plus tard, il met le maguey «en perce» en utilisant le "raspator" pour creuser une cavité dans laquelle la sève s’écoulera.
La récolte proprement dite s’effectue ensuite deux fois par jour, au lever et au coucher du soleil, et comporte deux phases principales : l’aspiration de la sève à travers une gourde oblongue, "l’acocote", puis le grattage de la surface du réceptacle au "raspator", afin de curer la "cajete" et d’en aviver les vaisseaux qui se seraient bouchés.
Transportée à l’hacienda, la sève est filtrée au moment d’être déversée dans les récipients où elle va fermenter.
Pour hâter le processus de fermentation du sucre en alcool un pulque vieux, conservé à cet effet, est généralement ajouté.
Le principe actif est constitué par des micro-organismes (Saecharomyces cerevisiae agavica). Le liquide devient alors blanchâtre et visqueux mais ne se transforme en pulque qu’après quatre ou cinq jours, en atteignant son plus haut degré en alcool.
(Extrait de "histoire d’une hégémonie Aztèques – la sève et le sang - de Dominique FOURNIER, ethnologue au CNRS – in revue "l’univers du vivant" nr. 3. 1985)
La flore d'Amsterdam* s'est enrichie de diverses plantes introduites en 1871 par Heurtain, du persil et des choux entre autres, qui se sont reproduits à l'état sauvage et des agaves, dont la présence au-dessus de la chaussée des Otaries suffit à donner une idée de la douceur du climat" ("les terres australes" de E.Aubert de la Rüe - PUF 1953)
* île des terres australes de l'Antarctique.
Couac artistique !
James Tissot, aquarelliste (Nantes 1836) publia un magnifique ouvrage "Vie de N.S.S.Jésus-Christ" où l'on voit évoluer les personnages dans un cadre tout oriental.
Malheureusement Tissot ne s'est pas douté que le paysage actuel de la Palestine s'était sensiblement modifié.
Plusieurs de ses somptueuses aquarelles s'ornent d'agaves et d'opuntia, plantes américaines récemment introduites dans le bassin méditerranéen, dont aucune n'existait en Judée à l'époque du Christ ! (René Bouvier)
Le sirop d'agave remplace le sucre... c'est faux !
Les as du marketing ont réussi à faire passer le sirop d'agave pour un quasi édulcorant sans effet sur la glycémie et naturel - faux -
Une cuillère de sirop contient autant de calories que le sucre.
Il est riche en fructose concentré et, en cas d'apport massif, le foie se révèle incapable de le métaboliser. Il s'accumule alors sous forme de graisse dans l'organisme.
Cerise sur le gâteau : le fructose en excès inhiberait même certaines hormones de satiété.
(in "le Point" - juillet 2015 - nr.2236)
Année 1928 - Un agave poussant sur la Corniche à Marseille. L'agave a un charançon parasite.