À travers l'Histoire et la Géographie.
* Soyons plus précis sur l'ancienneté des abeilles et citons P-P.GRASSE : "Les observations faites par Melle Kelner (1969) sur les abeilles de l'ambre nous montrent une des plus fortes évolutions effectuées par les insectes au cours des 30 derniers millions d'années.
Ces hyménoptères ont des pièces buccales courtes, des brosses à pollen peu étendues et peu fournies. Ces particularités mises à part, elles sont fort proches des quatre espèces actuelles d'apis."
* La doyenne des abeilles (décembre 2006)
Elle mesure 2,95 mm de long et son âge vénérable est estimé à 100 millions d'années.
Elle repousse de près de 60 millions d'années la date supposée de l'apparition des insectes.
Baptisée «Mellitosophex burmensis» par Georges POINAR, de l'université de l'Oregon, l'abeille a été trouvée exceptionnellement préservée dans un cercueil d'ambre.
Ce fossile, qui affiche à la fois les caractéristiques des guêpes et des abeilles, pourrait être le chaînon manquant entre ces deux familles d'hyménoptères.
La présence si précoce de cet hyménoptère expliquerait aussi la propagation rapide des plantes à fleurs à cette époque. (B.B, «science et vie», 1071, décembre 2006)
Abeille sur fleurs de Laser de France (Laserpitium gallicum). Juin.
Histoire
*La première étude anatomique de l'abeille, d'après nature, a été entreprise par Francesco STELLUTI (1577-1652) à l'aide d'un microscope de sa fabrication ou prêté par Galilée suivant les sources. Son étude de l'abeille a été insérée à la fin de l'ouvrage de Wenceslas HOLLAR (1646)
* En 1948 , le célèbre naturaliste Remy CHAUVIN accède à la direction de la station apicole de Bures-sur-Yvette qui devient une section apicole de la station centrale de Zoologie Agricole. (RIVIERE-WEKSTEIN)
* Le philosophe allemand SCHIRACH a été le premier à réaliser l'essaimage artificiel.
* Le premier apiculteur qui proposa la culture de certaines plantes pour les abeilles est LOMBARD, en 1812, dans son «Virgile» (André BELLESSORT, voir bibliographie.)
* Le père de VIRGILE (70 av. J-C) élevait des abeilles.
* «Manuel des propriétaires d'abeilles». Le miellat était collecté par les israélites dans les temps bibliques et est encore ramassé par certains indigènes. Pline, au premier siècle avant Jésus-Christ, le considérait comme un phénomène météorique !
C’est Réaumur qui, le premier, vit le rapport avec les pucerons Aphididés. Les fourmis en sont très friandes. Les abeilles le collectent et l’introduisent dans le miel («les insectes et les plantes» de C.SOUCHON, collection PUF, que sais-je ? 1974.)
* La terre promise : «Pays de vignes, de figuiers, et de grenadiers, pays d'oliviers, d'huile et de miel» (Deutéronome VIII, 8)
* Le pasteur Johann Luchwig CHRIST (1739-1813) rédigea le premier ouvrage entièrement consacré à l'étude des abeilles, des guêpes et des fourmis, moins superficiel que les études générales.
* Le roi éthiopien LABILELA qui régna probablement entre 1190 et 1121 av. J-C voulu faire dans sa montagne une reproduction des monuments de la Terre Sainte. Selon la tradition, la construction de la cité dura 25 ans (100 ans pour les archéologues) car il fut aidé par les anges qui lui rendaient visite sous forme d'abeilles.
Ces mêmes abeilles qui lui donnèrent son nom - et plus tard le nouveau nom de la capitale - en le recouvrant tout enfant de leur essaim. Le site de Lalibela se trouve à 400 kms au nord d'Addis Abbeba. (R.CHAUVIN et P.SERRES in "le bal des abeilles" Goral 2001)
* Le Néerlandais Antoni Van Leeuwenhoek ( 1632 - 1723 ) inventa le microscope et fut le premier à étudier l'anatomie des abeilles.
* «La Fontaine n'a eu qu'à l'imiter pour animer ses personnages d'une vie merveilleuse. Le meilleur de sa fantaisie est sortie des ruches de Virgile» (André BELLESORT).
* La «reine» chez nous, était anciennement nommée «la mère» et «le bey» en Orient.
* Aristote et ses successeurs, pendant presque deux millénaires, désignèrent du nom de «roi» la grosse abeille au centre de l'essaim. C'est SWAMMERDAN, au 17e siècle seulement qui découvrit le sexe de la reine.
* Les anglais les appelaient tantôt rois, tantôt reines, selon que le souverain de l'Angleterre était un roi ou une reine.
Erreurs mais vérité de sa peinture :
VIRGILE dans ses «Géorgiques» commet pas mal d'erreurs.
Il se trompe sur l'origine du miel et de la cire, sur la malfaisance de l'if, sur le pillage des ruches ; Il s'imagine que les abeilles aiguisent leur dard quand elles nettoient leurs antennes, la dispute entre deux rois (reines) provoque une guerre civile, etc.
Un curieux petit livre de Thomas FLETCHER , «The beasts and bees of Virgil» (Oxford 1918) en parle.
Ces erreurs ne compromettent pas la vérité générale de la peinture de VIRGILE. Source : «Virgile» par André BELLESSORT, voir bibliographie.
* Jadis en Haute-Savoie, au moment de la fenaison, les enfants, renseignés par les faucheurs, collectaient des nids de bourdons qu'ils plaçaient ensuite dans des ruchettes à l'abri d'un auvent.
Avec des pailles, les gosses suçaient le miel qui, paraît-il, est meilleur que celui des abeilles.
* En 1941, sous le régime nazi, Von Frich fut menacé de suspension.
Il réussit à continuer ses recherches grâce à une épidémie qui décima les abeilles allemandes ! Elles étaient atteintes d'un parasite des intestins, «Nosema apis», qui est normalement latent mais qui était devenu agressif.
* «En Australie (NDLR : début du XIXe siècle), l'abeille que nous avons importée extermine rapidement la petite abeille indigène dépourvue d'aiguillon» (C. DARWIN)
* C'est mademoiselle JURINE, en 1814, qui, prouva, par la dissection, que les ouvrières sont des femelles réduites (VANDEL)
* Démocrite est mort à 109 ans et Anacréon à 115 ans.
Ils attribuaient leur longévité à la consommation de miel.
* Le savant-praticien Joseph Meister étudia et publia sur les abeilles. C'est lui qui a été le premier à être traité pour la rage par Pasteur.
Il est mort accidentellement.
* Une tradition des moines du Moyen-Age consistait à ajouter une pointe de miel à leur bière pour l'adoucir.
* En 1995, le biologiste californien Raul CANO est parvenu à réveiller une bactérie qui dormait dans l'abdomen d'une abeille piégée dans l'ambre, il y a au moins 25 millions d'années ! (Science et Vie, nr.1060,janvier 2006)
* DZIERZON, curé de Carlsmarx, un apiculteur Silicien, fut le premier à mettre en évidence la manière dont la reine, suivant sa volonté, pondait des oeufs qui donnaient des mâles, ou des oeufs qui donnaient des femelles.
* La ruche de la «Grande chartreuse» : en 1733 à la «Grande chartreuse», près de Grenoble, où il rencontre M. de VELIN et sa soeur, amis du marquis d'AUBAIS au service duquel il est, Pierre PRION pourra tout y voir accompagné d'un frère lai (domestique d'origine modeste qui portait l'habit religieux et faisait les travaux manuels dans les monastères) et, notamment «Une ruche de bronze doré, toute garnie de glaces ; on voit, à travers des cristaux, les mouvements et le travail des mouches à miel. Ces vénérables pères en ont fait présent d'une semblable à Louis XIV, roi de France.» (in «Pierre PRION, scribe» - voir bibliographie)
* La grotte de la Arana à Bicorp, près de Valence (Espagne) montre la première figuration d'une relation entre l'homme et l'abeille, entre 4000 et 7000 ans avant J-C.
Dans la civilisation pharaonique, l'abeille est le symbole de la Basse-Egypte et désigne le souverain de cette région. Tombe de Séthi 1 er, Louxor, vers 1279 av. J-C.
Confusions historiques !
* Les légendes du chant IV de VIRGILE et du passage de la Bible (Juges. ch XIV. versets 5-8) ne décrivent pas en vérité des abeilles domestiques mais des Eristales - Diptère (Eristalis), mouches qui ressemblent aux abeilles mais dont les larves naissent dans les chairs en putréfaction !
Par contre les imagos des éristales fréquentent les fleurs.
L'éristale imite l'abeille par sa taille, sa couleur et le son de la fréquence de ses battements d'ailes. (voir l'Eristale tenace).
ARCHELAÜS écrivit : «que les mouches à miel sont la génération ailée d'un veau mort».
"SAMSON (bible) vit dans le cadavre d'un lion qu'il venait de tuer un essaim d'abeilles et du miel". (VIRGILE, voir bibliographie).
MICHELET aussi a fait la confusion. («Les abeilles de Virgile» in «les Annales», 2eme semestre 1900).
* On a cru jusqu'au siècle de Louis XIV que les abeilles sortaient de la charogne !
...et Aristée aussi !
"Le célèbre berger Aristée était fils d' Apollon et de la nymphe Cyrène ; il apprit aux hommes l'art d'élever les abeilles.
Ayant été la cause de la mort d'Euridice, les nymphes, pour venger leur compagne, tuèrent toutes les abeilles.
Aristée immola un taureau aux mânes d'Euridice, et de ses flancs sortirent des nuées d'abeilles qui le dédommagèrent de ses pertes" (Clarisse JURANVILLE, voir bibliographie )
NDLR : des abeilles qui sortent des flancs d'un taureau, histoire à rapprocher de celle de Samson dans la Bible et de Virgile...
Mont Hymette (Grèce)
* À peine a-t-il vu le jour, PLATON, que ses parents vont faire un sacrifice sur le mont Hymette et consacrer leur fils à Pan, aux Muses et à Apollon.
C'est là, pendant le sacrifice, que des abeilles viennent déposer leur miel sur la bouche de l'enfant endormi, afin que se vérifiât en sa personne ce vers d'Homère. (PLATON in Une introduction à la vie de l'esprit de R.VERON)
* "AMBROISE était un grand homme éloquent et courageux, dont le berceau avait vu, comme celui de PLATON, un essaim d'abeilles posé sur les lèvres de l'enfant prédestiné le présage d'une persuasive et irrésistible éloquence" (M. de MONTALEMBERT, cité par Clarisse JURANVILLE)
* «La colonie de Cécrops tirait son origine de la ville de Saïs en Egypte. Sous le règne d'Erichthonius, la colonie de Cécrops accoutuma les chevaux, déjà dociles au frein, à traîner péniblement un chariot, et profita du travail des abeilles, dont elle perpétua la race sur le mont Hymète.
* Ces insectes se plaisent infiniment sur le mont Hymette (montagne du centre de la Grèce, au sud-est d'Athènes, s'élevant à 1 027 m d'altitude, elle est célèbre pour le miel que l'on y récolte), qu'ils ont rempli de leurs colonies, et qui est presque partout couvert de serpolet et d'herbes odoriférantes.
Mais c'est surtout dans le thym excellent qu'il produit qu'ils puisent ce suc précieux dont ils composent un miel estimé dans toute la Grèce.
Il est d'un blanc tirant sur le jaune ; il noircit quand on le garde longtemps, et conserve toujours sa fluidité.
Les Athéniens en font tous les ans une récolte abondante ; et l'on peut juger du prix qu'ils y attachent, par l'usage où sont les Grecs d'employer le miel dans la pâtisserie, ainsi que dans les ragoûts.
On prétend qu'il prolonge la vie et qu'il est principalement utile aux vieillards. J'ai vu même plusieurs disciples de Pythagore conserver leur santé en prenant un peu de miel pour toute nourriture.» (BARTHELEMY in «Voyage du jeune Anacharsis en Grèce», voir bibliographie)
Le Mont HYMETTE au XXe siècle :
Autrefois, la montagne était couverte de plantes aromatiques, thym, térébinthe, menthe, lavande, sauge, etc... d'où la renommée du miel parfumé de l' Hymette.
Aujourd'hui (1962), la bruyère domine et les abeilles ont émigré vers le Pentélique et la Tourko Voumi.
Il y a cependant encore des ruchers à Pigarti , près de Liopési. ("les guides bleus" - La Grèce.1962)
La famille HUBER :
François Huber (1750-1831), le naturaliste aveugle de Genève, étudia et découvrit beaucoup de choses sur les abeilles grâce à «ses yeux» : son fidèle serviteur Burnens. Il guidait aussi le scalpel de sa collaboratrice et dessinatrice Mademoiselle Jurine.
Son fils Pierre HUBER (1777-1840) fut aussi naturaliste.
François HUBER, dit «Huber des abeilles» (aveugle à 20 ans), publia ses premières observations sur les abeilles en 1792 et son second ouvrage «nouvelles observations sur les abeilles» 20 ans après en 1814.
Pour ses observations, il employait une ruche de son invention : la «ruche livre» ou «la ruche à feuillets».
Charles BONNET l'aida beaucoup à ses débuts.
Le père de François, Jean HUBER (1721-1786), était un peintre suisse qui se fit connaître par ses tableaux de genre dont certains furent achetés par Catherine II.
Il écrivit aussi sur l'étude comparée des aérostats et du vol des oiseaux (1783-1784).
François HUBER - travaux :
il découvrit le secret de la fécondation de la reine abeille, l'origine de la cire, le rôle que jouaient les antennes dans le comportement des ouvrières, l'existence des abeilles pondeuses et pressentit même les phéromones.
Le jeune homme qui prêtait ses yeux pour guider les travaux de François HUBERT, devint juge dans un canton Suisse à la mort de son maître entomologiste.
Albert EINSTEIN prophétisait :
«Si les abeilles venaient à disparaître, l'homme n'aurait plus que quelques années à vivre».
On n'en est pas là mais les abeilles sont en voie de raréfaction.
Le nombre des ruches en France est passé de 1.500.000 en 1994 à 1.000.000 de nos jours. Principale responsable : l'agriculture industrielle («Science et vie» de juin 2005)
NDLR : La première apparition de cette fausse citation attribuée à Einstein remonte à janvier 1994, dans un communiqué de presse de l’Associated Press rédigé par le journaliste Paul Ames à l’occasion d’une manifestation d’apiculteurs lors d’une réunion des ministres européens de l’Agriculture à Bruxelles. Il a repris cette citation d’un tract distribué à l’occasion par le syndicat d’apiculteurs.
Rendons à César...
GRANDS NOMS, amis des abeilles avant le XXe siècle :
SWAMMERDAM (1637/1689) - naturaliste hollandais -
MARALDI, naturaliste - REAUMUR (1683/1757) - SCHIRACH -
HUBER François (1750/1831) né à Genève, publia «Nouvelles observations sur les abeilles -1792» -
WILHELMI - John HUNTER (1728/1798) -
Jean DZIERZON (1811/1909) apiculteur et naturaliste allemand de Silésie -
FEE Antoine-Laurent - APOLLINAIRE, naturaliste français né à Ardentes (Indre)
JESSE - Francis PARWIN - Maurice GIRARD, écrivain-naturaliste -
Jean-Henri FABRE (1828/1915) - Charles BONNET, biologiste -
Anton JANTSCHA, apiculteur autrichien - M.SENEBIER, physiologiste.
* Paul MARCHAL (1862-1942), scientifique et médecin, découvrit chez les abeilles le rôle de l'alimentation sur la stérilité des ouvrières et la fécondité de la reine. Il fut aussi le premier à élever des coccinelles pour la lutte contre une cochenille en Australie. (Alix DELAGE, voir bibliographie).
* Sir John LUBBOCK, membre de la chambre des lords et ami de DARWIN, naturaliste et homme politique, publia des travaux sur les abeilles et les fourmis.
* "Et Saint François d'Assise (XIIe), en hiver, jamais il ne manquait à porter du miel dans les ruches des abeilles".
* COOK, en Australie, mai/juin 1770 à Botany bay : Les indigènes (aborigènes d'Australie) se procuraient du miel ainsi que des vers, des opossums et des oiseaux en coupant des entailles dans le tronc des arbres et en grimpant dans les branches hautes... le miel était facile à prendre car les abeilles ne possédaient pas d'aiguillon. (A.MOOREHEAD,voir biblio)
* Conrad SPRINGEL (1793) - puis plus tard Von FRISCH - découvrit le premier que les fleurs avaient une «piste d'atterrissage balisée» pour guider les insectes butineurs vers le nectar.
* Charles DARWIN a écrit à Jean-Henri FABRE pour lui demander de contribuer à ses propres expériences sur l'instinct d'orientation des abeilles. Il l'appellera plus tard «l'incomparable observateur.» (Donald Culross PEATTIE, voir biblio).
* "WILKINS fut l'ami de NEWTON (1643)
Parmi ses intérêts ; une tentative de linguistique générale, la construction de ruches en verre pour observer les abeilles, des projets de navigation stellaire, et la théologie. (Louis PAUWELS, voir biblio générale)
* Sir Charles MALET raconte qu'un nombre prodigieux d'abeilles ont établi leurs ruches dans les cavernes de Salsette et d'Eléphanta (îles de l'Inde anglaise).
Elles déposent leur miel dans les fentes des rochers et aux intervalles que laissent entre elles les statues ; en divers endroits, elles sont suspendues avec leurs travaux en grappes immenses.
(Clarisse JURANVILLE - voir bibliographie)
Rencontre bénéfique :
VON FRISCH avait jusque-là à peine feuilleté un seul ouvrage d'éthologie. Après avoir lu "il parlait avec les mammifères, les oiseaux et les poissons" de Konrad LORENTZ, il a littéralement dévoré tout ce qui concernait l'éthologie (A.NISBETT, voir biblio)
L'abeille domestique a été introduite il y a longtemps (?)
* Le miel le plus précieux est celui des Mélipones (Yatei, Tapesuha, Eyre-apura, Eyre-ybyguy), abeilles noires et velues, au corps ramassé et à l'aiguillon atrophié. Elles ne piquent pas, mais mordent légèrement.
* Le miel d'une guêpe, Lechignana colorada, est très dangereux, un poison. Une cuillerée de ce miel peut tuer un homme !
Abwihas et Guaranits, peuples voisins, récoltent aussi le miel mais en complément de leur alimentation. (Source : J. VELLARD. 1939 )
* Dans toute l'Amérique tropicale les métis et les indiens connaissent ces miels toxiques (miels de certaines abeilles Mélipones et guêpes) ; le botaniste SAINTE-HILAIRE, au cours de ses voyages dans le centre du Brésil, fut empoisonné par du miel avec plusieurs de ces compagnons et il attribuait aux suites de cette intoxication une partie des souffrances qui devaient amener sa mort (J.VELLARD, voir bibliographie)
Ésotérisme apicole :
À vos casseroles !
Manière de faire un sirop pour conserver la vie longtemps : «Prenez huit livres de suc mercurial, deux livres de suc de bourrache - tiges et feuilles - douze livres de miel de Narbonne ou autre, le meilleur du pays, mettez le tout bouillir ensemble. Un bouillon pour l'écumer et passer par la chauffe à Hypocras et le clarifier.
Mettez à part à infuser, pendant vingt quatre heures, quatre onces de racine de gentiane, coupée par tranche, dans trois chopines de vin blanc sur des cendres chaudes. Agitant de temps en temps, vous passerez ce vin dans un linge, sans l'exprimer. Mettre cette colature dans lesdits sucs avec le miel, faisant bouillir doucement le tout et cuire en consistance de sirop.
Vous les mettrez à rafraîchir dans une terrine vernie, après dans des bouteilles que vous conserverez en lieu tempéré, pour vous en servir comme il est dit, et en prenant tous les matins une cuillerée.» (Le grand et le petit Albert - Alberti Parvi Lucii Mirabilibus Naturae Arcanis)
Et vous pouvez aussi employer une pâte de fèves fricassées, du cumin et du miel pour engraisser les pigeons !
REPRÉSENTATION
* L'abeille est une figure décorative se rencontrant sur les monnaies grecques.
* Elle était l'emblème du travail.
* Elle fut le symbole de l'empire français choisi par Napoléon Premier, abeilles d'or sur fond d'azur.
* C'est aussi une petite constellation de l'hémisphère austral voisine du pôle figurée pour la première fois dans l'atlas de Beyer (1603) - s'appelle aussi «la mouche» (LAROUSSE du XXeme. siècle).
* Des savants australiens ont produit des pommes sans l'aide des abeilles ; elles sont sans pepins. Les fleurs avaient été vaporisées avec de l'acide giborellique. (Science et vie - avril 1962)
* Ruche d'abeilles" (Beehive Geyser) est un magnifique geyser de 70 mètres de haut dans le parc national de Yellowstone dans les Montagnes Rocheuses (1908).
* Dans son tombeau, découvert à Tournai en 1653, le manteau de Childeric portait des abeilles d'or, symbole des premiers rois de France.
Géographie
* Bien avant l'exploratrice Alexandra-David Neel, le révérend père Huc visita la Tartarie et le Tibet (1840). Il dit dans son récit que le miel était très abondant dans la plaine de Bathang.
" Le Mont Athos, ce massif rocailleux de Macédoine, peuplé de moines orthodoxes, qui culmine à 2000 m d'altitude à la pointe d'une péninsule du nord de la Grèce. Aucune femme n'y est admise dans cette communauté monacale où, m'a-t-on affirmé, on préfère se passer de miel plutôt que d'y admettre ces femelles, pourtant stériles, que sont les abeilles !" (Roger Regoudy, in "quand le Norway s'appelait France" - Pacaud 1980)
En FRANCE
* Dans le Centre-Ouest de la France, une pittoresque expression locale désignait par «pêcheur de miel» la personne chargée de récolter le miel dans les ruches.
* On a trouvé à Aix-en-Provence un fossile d'abeille intact dans un terrain du tertiaire.
* En 1826, au départ de Marseille, des navires marchands transportaient de la cire à destination du Chili -brick Alzire- («Marseille», Nnr. 123, 1980)
La croix des ruches-troncs :
Dans l'Ardèche, l'apiculture est une pratique très ancienne.
Les essaims sauvages étaient installés dans des morceaux de tronc de châtaignier évidés, posés verticalement sur un socle et recouverts d'une lauze.
Au premier tiers de la hauteur se trouvaient deux trous pour laisser passer les butineuses et une croix de Saint-André en châtaignier était fixée de part en part (Time-Life)
CORBIÈRES en Aveyron ou les abeilles montagnardes :
C'était une douce messe. Les prières des oraisons y louent le travail des abeilles dont la cire donne les cierges - PELHAIRE, O PELHAROT, celui dont le commerce est de ramasser les chiffons, ou «pehlas», ramassait aussi la cire des abeilles dont on avait retiré le miel - les ruches sauvages dans les troncs des arbres étaient appelées «les chambres» par les enfants - On mettait du propolis sur les joues des enfants pour éviter les dartres -
Plusieurs personnes du village avaient le «don» pour les abeilles et récoltaient du miel.
Mercadier leur parlait et elles ne le piquaient pas NDLR : voir à ce sujet "le seigneur des abeilles"
Il était bon d'avoir du miel, reconstituant sous un petit volume, bon pour presque tout, comme magique puisque venu des fleurs, fruit d'une industrie incompréhensible, gardé dans la géométrie transparente des alvéoles, produit d'un travail si intense que les montagnards l'admiraient, eux portant si travailleurs, si rarement au repos. (In APOLLONIE, voir bibliographie)
En EUROPE
* Hollande : Dans les années 20, les fermiers apportaient de 30km leurs ruches en paille dans les landes de bruyère de la région de HULSHORST (Hollande).
Les abeilles mellifères de la région y étaient surtout la proie des abeilles-loup (Philanthus triangulum) qui nichaient dans les sables en importantes populations. (source : N.TINBERGEN voir biblio).
* Il n'y avait pas que les tulipes !
C'est à VEENENDAAL, en Hollande, que se tenait le marché des abeilles le plus important (1923) et la France en importa 229 essaims... ce qui n'est pas très important pour un grand pays !
DANS LE MONDE
* Afrique les Papous maintenus par une ceinture de liane, récoltent les nids d'abeilles dans les grands arbres en les enfumant.
Le miel tient une grande place dans l'alimentation de ce peuple.
Mais aussi les larves des coléoptères et les chenilles de papillons !
* Bengadesh : un des métiers les plus dangereux de la jungle des Sundarbans (Bengladesh) c'est apiculteur.
D'avril à fin mai, les Mowalis, après une cérémonie pour les bénir, eux et leurs canots, s'enfoncent dans la mangrove pour récolter le miel d'abeilles sauvages d'une espèce de grande taille et très agressive. Mais nos intrépides apicoles se rient des aiguillons d'Apis dorsata.
Le plus dangereux pour eux ce sont les tigres ! (Science revue, voir bibliographie).
* Cameroun : chasseurs de miel :
le miel et l'épouse avaient autrefois la même valeur !
Au centre du Cameroun, sur le haut plateau de l'ADAMAOUA, quelques Gbayas continuent de sillonner les immenses forêts. Leur objectif : s'emparer du miel des ruches sauvages.
Cette chasse ancestrale reste une extraordinaire cérémonie.
Jadis, la valeur de la récolte était égale à celle d'une femme !
Les chasseurs de miel déposent une drogue qui endort provisoirement l'essaim. Un oiseau, le «Gba sara» (Indicator maculatus) guide les hommes vers les ruches. L'oiseau a sa part, un morceau de couvain avec ses délicieuses larves. Jusque-là, cette chasse était une tradition secrète jamais révélée à un étranger, en l'occurrence l'auteur de l'article, Jean-Yves DURAND. (Source : revue «GEO», nr. 266, voir bibliographie).
* Ceylan les habitants mangeaient les abeilles après leur avoir enlevé le miel (Clarisse JURANVILLE - 1880)
* Égypte au XXe siècle, les apiculteurs se servent de cylindres creux en terre séchée au soleil et empilés à l'ombre sous un arbre.
* Gabon entre «la forêt de Mingouli» et «la forêt de Lopé», se trouve «la forêt des abeilles».
* Ibouiri : Les indigènes de l'Ibouiri (Les pygmées, 1887) se procurent de la viande, du cuir pour boucliers, les fourrures et l'ivoire ; le miel sauvage et les plumes d'oiseaux. (H.M.STANLEY in «Dans les ténèbres de l'Afrique», 1890)
* Île de Pitcairn, dans le Pacifique Sud, le point marin le plus éloigné des terres - plus de 2500 kilomètres - Le miel est issu des différentes fleurs tropicales.
Il est considéré par certains comme le plus rare et le plus pur du monde.
Ilot on ne peut plus inhospitalier, Pitcairn est habité par 48 descendants des révoltés du Bounty devenus... apiculteurs ! ("terre sauvage" spécial abeilles, été 2012)
* Islande - Thulé :
"Durant les nuits estivales, le soleil ne se retire que quelques heures, Pline parle même d'un jour de six mois, suivi d'une nuit aussi longue. Les pluies sont continuelles. Le miel produit par les abeilles permet la fabrication de l'hydromel."- voyage de Pythéas par Polybe (P.PARROY, voir bibliographie)
*Japon, «Apis indica japonica» a été remplacée par notre «Apis mellifera» qui y a été introduite en 1877.
* Kenya, plusieurs villages se servent des abeilles pour empêcher les éléphants de détruire les cultures (goodplanet)
* Kilimandjaro Monseigneur LE ROY, accompagné de Monseigneur Raoul de COURMONT, missionnaires-explorateurs du Kilimandjaro (1890), notait lors de sa visite au peuple Parés (famille des Bantou), prés du lac Dyipé : «Il y a beaucoup d'abeilles, moitié domestiques, moitié sauvages, comme le peuple. Celui-ci leur dresse des ruches faîtes de troncs d'arbres évidés, qu'on pend aux branches des arbres avec des lianes. Les abeilles y fixent le siège de leur gouvernement, y accumulent leurs familles et leurs biens, et, quand le tout prospère à souhait, la race humaine l'enlève».
Le peuple Massaï consommait de l'hydromel mais ce dernier était interdit aux jeunes gens.
Les Massaï achetaient ou mendiaient le miel aux tribus agricoles voisines.
* Melitta la cité des abeilles, au pays des Lixites visité par HANNON au Ve siècle avant Jésus-Christ (côte ouest du Maroc, les Lybiens du Couchant)
Sur les chemins de Katmandou (Népal) :
ces hommes qui vivent avec les abeilles :
* Les chasseurs de "croissants d'or" au Népal :
Les GURUNG sont les derniers chasseurs de miel au Népal.
Les cueilleurs de miel opèrent dans des falaises qui ont plus de 120 mètres de haut. Les nids sauvages des abeilles les plus grosses du monde (Apis laborica, 2 cm vit jusqu'à 3500m d'altitude) font 1,60m de haut sur 1,30m de large, accrochés dans les infractuosités de la roche.
Une partie du miel récolté est vendu, tandis que la cire est proposée aux artisans de Katmandou pour couler le bronze de leurs statuettes. Éric VALLI, l'auteur de ce reportage vrombissant et aérien, a été piqué plus de 200 fois ! (GEO, voir biblio)
Au sud de Katmandou, les Rajis ne sont plus que quelques-uns à parcourir les forêts de la plaine du Tiraï. À 20m du sol, ils plongent à mains nues dans les essaims de l'abeille Apis dorsata, 18 millimètres de long, la généreuse et terrible abeille sauvage de l'Himalaya, des kamikazes de la taille de nos frelons.
On a découvert ici, sur des peintures rupestres datant de 12.000 ans, les mêmes gestes des hommes qui grimpent dans les arbres pour récolter le miel.
*Les abeilles migrent avec les floraisons et les Rajis les suivent.
Les plus grands nids peuvent produire 20 litres de miel qui seront répartis à parts égales entre tous les membres de la tribu. (Eric VALLI , in «Paris-Match», voir bibliographie)
* Paraguay oriental : La civilisation du miel des indiens GUAYARIS
Une civilisation basée sur le miel et le travail de la cire : les indiens GUAYARIS.
Le miel est la base de l'alimentation de ces indiens nomades.
Ils appellent l'abeille : «Bwé eytükwé».
Ils tirent le miel de l'espèce Nectarina et espèces de Polybia, mais surtout de la Kamuati (Polybia scutellaris).
* Tanzanie : les Hadzabés et les abeilles :
Guidés par le chant de l'oiseau, l'enfant a repéré la colonie d'abeilles installée dans un acacia creux.
Déjà, Ann K'aah frappe le bois pour déterminer, au son, la taille de la ruche sauvage.
Avant d'entailler l'écorce à coup de pierre, les chasseurs vont l'enfumer. Engourdies, les abeilles volent encore, mais elles ne piquent personne lorsque Ann K'aah extrait les premiers rayons gorgés de miel et nous les distribue.
Le miel de juillet manque de goût, même dégusté à la manière hadza, c'est-à-dire en mâchouillant la cire avant de la recracher en même temps que deux ou trois abeilles engluées....
Reste à récompenser, d'un rayon fixé à une branche, le providentiel oiseau-miel, trop petit pour fracturer lui-même le trésor des abeilles mais prêt à jouer les indics à condition que les hommes n'oublient pas sa part.
"Si tu le remercie bien, explique Godo, il t'amènera encore aux arbres à miel" (Stéphane PEYRON, texte de Joëlle ODY, voir bibliographie)
* Les Dorobos du Kenya & Tanzanie ont reçu du dieu Enkaï, le miel et le gibier, et les Massaïs le bétail.
Les indicateurs : l'oiseau à miel.
* En Afrique, un oiseau proche du pic est nommé «guide-miel» car il a l'habitude d'alerter un ratel, sorte de blaireau, pour l'aider à dénicher le miel des colonies d'abeilles sauvages.
Mais il s'adresse parfois aussi à l'homme, comme au missionnaire portugais Jao Dos SANTOS (1569) qui rapporta le fait pour la première fois. (Docteur P. de WAILLY, voir biblio)
* Les indicateurs sont des oiseaux apparentés aux pics.
Deux espèces africaines, le Grand Indicateur et l'Indicateur mange-miel, sont friands de cire d'abeille.
Hélas, les nids d'abeilles se trouvent parfois hors de portée, sous une pierre ou au coeur d'un arbre.
L'oiseau demande alors l'aide de l'homme ou du ratel, blaireau mangeur de miel.
L'oiseau lance des appels répétés (Ouit-ah, ouit-ah) et vient voler à proximité, déployant sa queue blanche pour attirer l'attention. Puis il conduit la personne (qui aura répondu «Koumbé !») ou le ratel jusqu'au nid.
Les chasseurs de miel africains donnent des morceaux de cire à l'oiseaux pour le remercier.
Quant au ratel, il pille le nid et répand des morceaux de cire, que l'oiseau peut manger.
L'oiseau aide donc la personne ou le ratel, et, en retour, ceux-ci aident l'oiseau.
Ces dernières années, les ratels se sont raréfiés en raison de la destruction croissante de leur habitat.
De plus en plus souvent, les indicateurs s'adressent aux humains, mais ceux-ci ne leur répondent pas toujours.
En effet, le miel est produit à la ferme et de moins en moins de gens recherchent les nids d'abeilles sauvages.
Près des villes, où les citadins ne connaissent pas bien les cris des oiseaux, certains indicateurs ont complètement cessé d'appeler.
C'est pourquoi, si vous rencontrez un indicateur, répondez-lui : Koumbé ! In «L'oiseau à miel» de April PULLEY SAYRE, avec l'aimable autorisation des éditions «Archimède» ( voir bibliographie)
* Towéta (village de la région du Kilimandjaro) :
"Le miel est recherché avec ardeur et on établit pour le recueillir de ces ruches formées d'un billot creusé qu'on attache aux branches d'un arbre au moyen d'une corde et d'un crochet ; mais ici on travaille ce bois avec soin, avec art, et nul de peut se marier s'il n'a pas au préalable fourni la preuve que de temps en temps il apportera du miel à la case" (Monseigneur LE ROY)
* Turquie les apiculteurs alpinistes :
au bord de la Mer Noire, les apiculteurs fixent leurs ruches dans les arbres à une grande hauteur.
* Yemen dans le Wadi hadramawt désertique, les abeilles butinent les rares arbres à encens "Boswellia sacra" qui donne un des miels les plus réputé du monde" (Théodore Monod)
* L'or du Yemen :
Au Yémen, on dit du miel de la vallée de Wadi Do'an que ce nectar est aussi précieux que le pétrole. Les prix peuvent atteindre 140 euros à Dubaï. ("envoyé spécial " France2, 3.07.2008) |
* Yunnan (Chine) Chasseurs de miel Dulong
Ils savent depuis toujours voler le sucre aux abeilles.
Récolte délicate, d'une manière presque identique à celle des chasseurs de miel du Cameroun, du Népal et des Guayaris du Paraguay. .
La récolte se fait également en forêt le long des hautes falaises et le produit sera équitablement partagé entre tous les villageois.
Par contre, le sel est aujourd'hui (1992) distribué au Dulong par le gouvernement chinois.
Les abeilles de NOSTRADAMUS :
(Insignes de la dynastie Napoléonienne).
«Le grand essaim se lèvera d'abeilles (abelhos)
Qu'on ne saura d'où elles sont venues ;
De nuit d'embûches : le geai sous les Treilhes ;
Ville livrée par cinq langues non nues.»
(NOSTRAMUS, voir bibliographie et comprenne qui pourra !)
* Abeille sacrée des mayas : MELIPONA (Melipona beecheii bonnett)
elle a les yeux bleus et ne possède pas de dard. Elle est très pacifique.
Le mâle a les yeux noirs.
Elle a été introduite à Cuba il y a 2000/2500 ans.
Le codex "Tro-Cortesianus" qui se trouve au musée de Madrid, montre que le dieu créateur, le Dieu maya, est le père des abeilles.
* Les Mayas avaient des ruches, de simples troncs d'arbres creux.
* Abeilles sahariennes :
«Le miel sauvage, brun, ambré, foncé, âpre à la langue et fort, qu'on apporte par jarres entières - en arabe cela se nomme bourma -, odorante bouillie de miel, de cire, de rayons brisés, de larves engluées et d'abeilles noyées : mais tu ne vas pas au Soudan, ô mieux-aimée, pour faire la délicate ! - Coucher de soleil d'un mauve exquis ce soir. Gazelles bondissant entre les mimosas en fleurs où bourdonnent encore des abeilles noires» (Théodore MONOD.1928.voir bibliographie).
Théodore MONOD a testé un passage des Ecritures et confirme qu'il est mauvais de manger du miel pendant la forte chaleur et qu'il convient d'attendre la fraîcheur de la nuit pour le faire.
(Proverbes XXIV, 13 et XXV, 27).
Le miel d'ici est un poème : c'est une bouillie de miel, de fragments de rayons, de bouts de bois, d'abeilles etc... Cela ne m'empêche pas, repris par mon impertinente mélophagie et ma tenace hydromellolâtrie, de faire des débauches de cet excellent aliment. (Th. MONOD, Saadje,29 avril 1926)
* Abeille attique :
Xénophon se distingue par des talents universels.
Philosophe profond, littérateur distingué, puissant orateur, général consommé, il fut de bonne heure le disciple docile de Socrate.
Sa Retraite des dix mille l'a illustré comme guerrier et comme écrivain. La douceur continue de ses écrits, la pureté et l'élégance de son style lui valurent le surnom d'Abeille attique.
* TRIMELITTA : c'est le nom d'abeilles pirates brésiliennes incapables de ramasser le pollen et qui pillent les abeilles domestiques.
* * Les abeilles de la toundra de Moursmansk hivernent 9 mois et travaillent «jour et nuit» 3 mois pendant l'été polaire (KHALIFMAN)
* Les propriétés antiseptiques du miel et celles du propolis ont été connues de tout temps, avant même qu'on eût la moindre idée de ce qu'était l'asepsie : Assyriens et Romains avait constaté que le miel protégeait contre la putréfaction (M.REBOUX, voir biblio)
Les découvreurs du Pacifique privés de miel ?
WALLIS, découvreur de Tahiti - BOUGAINVILLE (1768) -
COOK (1777) troisième voyage - WATTS et BLIGHT (1788) - MORRISON (1789) - VANCOUVER (1791) -
WILSON (1797) ainsi que les visiteurs célèbres : BANKS (1769) - DARWIN (1835) - MELVILLE (1842) - GAUGIN (1891) - Jack LONDON (1916)
Dans les comptes-rendus de leurs explorations, tous ces célèbres navigateurs ne mentionnent pas la présence du miel dans les îles, donc pas d'abeille (plantes pollinisées par d'autres insectes).
Pourtant les polynésiens sont gourmands et préparent tout un éventail de goûteux desserts, mais pas de mention du miel.
Il est certain que les mouches à miel ne pouvaient franchir des milliers de kilomètres d'océan pour rejoindre les îles.
Mais, de nos jours, y ont-elles été implantées quelque part ?
Nota : Si vous avez la réponse, merci.
Il est toutefois surprenant que pour ces voyages au long cours, les explorateurs n'aient pas emporté du miel sur leur bateau au départ de l' Europe... je ne l'ai jamais lu, sur aucun commentaire.
(«Le voyage en Polynésie» Jean-Jo SCEMLA, voir bibliographie).
NDLR : J'étais dans le Pacifique en 1956, mais je m'intéressais plus aux vahinés qu'à la faune entomologique à cette époque là !
Souvenirs loin dans l'espace et le temps : Espiritu Santo, Lambrym, Vanikoro, Tahiti, Efaté, Lifu, Nouvelle-Calédonie, îles Banks... à bord de l'aviso" Francis GARNIER ", amiral de TOULOUSE-LAUTREC...
* Sur la route de Tombouctou (1824) René CAILLE mange des gâteaux de riz au miel et les délicieux «cagnans», pains au miel.
Le miel y est abondant en pays FOUTAH et en pays SANGARAN (Soudan). Les danseurs, le soir, boivent de l'hydromel ce qui les rend joyeux. (Source : René Caillé, voir bibliographie).
Histoire de langues !
Les langues des abeilles Bretonnes sont trop courtes pour butiner certaines espèces de fleurs méditerranéennes, le calice étant plus profond que celui des bruyères ; ce qui avait valu des déboires sérieux au rucher de Marcel SCIPION en Provence.
Mais les abeilles, par la suite, ont pratiqué d'elles-mêmes un brassage de sang par le renouvellement de leur reine.
Excellente leçon d'apiculture pratique !
Miracle ! Lou pichot marcho ! (le petit marche !)
Un paysan des Alpilles, paralysé dans sa jeunesse par de graves rhumatismes, a été sauvé miraculeusement par les abeilles d'un essaim caché dans une ribe (haie) et sur lequel il était tombé... toutes les piqûres qu'il reçut l'ont guéri de sa maladie.
Depuis, il prête ses terrains aux ruches de Marcel SCIPION (voir bibliographie)
INFORMATIONS DIVERSES
* Je viens de relire le texte d'El-Dekri sur Aoudaghost ; cela a bien changé en mille ans : plus de marché «à toute heure rempli de monde», plus de «macarons au miel», plus de «miel très abondant»... (Th.MONOD, Tegdaoust, 1er. septembre 1934) - Voir biblio.
* Surnom de métier devenu un nom de famille (Nans-sous-Thil en Côte-d'or) : Môché (Litt. «mouchier») parce qu'il élevait les abeilles (en patois «moche è mié»). (Paul LEBEL.)
* Mais ça ressemble à du whisky ! Au Bélérion (actuel cap Land's End dans le Pays de Galle), Pythéas et ses hommes, en route pour Thulé, au cours d'un banquet avec les guerriers du coin, boivent de l'hydromel fait d'orge fermentée mêlée à du miel. (F.LALLEMAND, voir bibliographie)
...et à du punch ! Chicha : boisson fermentée des indiens Mbwihas du Paraguay, à base de maïs, de miel et de fruits sylvestres. (VELLARD)
* Du vent ! la «tour des vents» édifiée sur l'Acropole en Grèce.
Parmi les 8 vents, Apheliotes (vent d'est) est représenté par un jeune homme qui porte des fruits, des épis de blés et des rayons de miel. Un vent signe d'abondance. (J.ROUCH, biblio)
L'emploi tardif du sucre à la place du miel :
C'est seulement à la fin du XVIIe siècle que remonte l'usage du sucre.
Sous le règne de Henri IV, il était si cher qu'on ne le trouvait qu'en pharmacie ! Il était remplacé par le miel.
En France, il fut question du sucre en 1333 (maison d'Humbert) puis en 1353 (ordonnance du roi Jean).
En 1420 , le poète Eustache Deschamps place le sucre dans les plus fortes dépenses d'un ménage aisé, aussi pendant longtemps le miel des abeilles demeura-t-il sans concurrence.
Les procédés de fabrication entrèrent dans la pratique en Europe vers 1760 par Karl Franz ACHARD.
D'après des textes forts anciens, les habitants des Indes buvaient du «jus sucré d'un roseau».
D'antiques poteries nous montrent des chinois occupés à une opération analogue.
Plus tard, ce jus fut bouilli et concentré pour obtenir un sirop que les Egyptiens et les Phéniciens transportaient en méditerranée.
Alexandre le Grand contribua aussi à la diffusion du «sel indien», considéré surtout comme un produit pharmaceutique, par Doiscoride, Galien et Pline, qui l'appellent le «miel des roseaux».
Ainsi, pendant longtemps, le miel des abeilles demeura-t-il sans concurrent. (source : René BOUVIER, voir bibliographie).
L'agave de CORTES :
L'agave ou sisal, emblème des Mayas, Maguey chez les mexicains, était inconnu en Europe lors de la conquête du Mexique par Fernand CORTES (1485-1547).
Ce dernier le signale à l'empereur Charles QUINT : «Il a vu, dit-il, sur le marché de Ttaltelolco vendre du miel d'abeille, de la cire, du miel de canne à sucre, du miel de plusieurs plantes et de l'agave qui est meilleur que les autres ; de cette plante on extrait et l'on vend du sucre et du vin.» (Source : René BOUVIER,voir bibliographie).
NDLR : Agave (Amarylidacées) : c'est cette plante grasse aux immenses feuilles terminées par une pointe noire acérée et à la hampe florale de plusieurs mètres. Elle possède une sève sucrée ("eau de miel" chez les Aztèques) très abondante. On la rencontre quelquefois en fleurs dans le Midi de la France, au bord de mer en général, sur la Côte-Bleue et la Corniche de Marseille dans ma région (voir dans l'article).
Insolite !
Pratiquement dans le centre de Marseille bien urbanisé, sur le parking d'un grand magasin, poussait quelques arbustes de Cotoneaster sur lesquels butinaient des abeilles !
Où pouvaient-elles habiter ?
Lois sur le miel
C'est la loi du 15 juillet 1921, rédigée par Géo GERARD et 85 de ses collègues de la Chambre qui protégea les apiculteurs français et le miel produit de la falsification et des commerces frauduleux.
Le professeur allemand HERZFELD en avait répandu la production dans toute l'Allemagne et l'acheminait chez nous par l'Espagne et la Suisse.
L' hydromel a été réglementé le 2 mai 1921 (10 à 12° d'alcool).
(source : A.L.MARCHANDIER, voir bibliographie)
*«Il y a dans une planète, que je vous nommerai pas encore, des habitants très vifs, très laborieux, très adroits.
Du reste, ils sont entre eux d'une intelligence parfaite, travaillant sans cesse de concert et avec zèle au bien de l'état, et surtout leur chasteté est incomparable.
Il est vrai qu'ils n'y ont pas beaucoup de mérite ; ils sont tous stériles, point de sexe chez eux... ils ont une reine qui ne les mène point à la guerre, qui ne paraît guère se mêler des affaires de l'état, et dont toute la royauté consiste en ce qu'elle est féconde, mais d'une fécondité étonnante.
Elle fait des millions d'enfants ; aussi ne fait elle autre chose.
Elle a un grand palais, partagé en une infinité de chambres, qui ont toutes un berceau préparé pour un petit prince, et elle va accoucher dans chacune de ces chambres l'une après l'autre, toujours accompagnée d'une grosse cour, qui lui applaudit sur ce noble privilège dont elle jouit à l'exclusion de tout son peuple.
On reconnait quelques étrangers en fort petit nombre, qui ressemblent beaucoup par la figure aux naturels du pays, mais qui d'ailleurs sont forts paresseux, qui ne sortent point, qui ne font rien, et qui, selon les apparences, ne seraient pas soufferts chez un peuple extrêmement actif, s'ils n'étaient destinés aux plaisirs de la reine, et à l'important ministère de la propagation.
En effet, si, malgré leur petit nombre ils sont les pères de dix mille enfants, plus ou moins, que la reine met au monde, ils méritent bien d'être quittes de tout autre emploi, aussitôt qu'elle est entièrement remplie, aussitôt que la reine a fait ses dix mille couches, les habitants vous tuent sans miséricorde ces malheureux étrangers, devenus inutiles à l'état...
Tout cela se passe ici sur notre terre, sous nos yeux.
Vous voilà bien étonnée !
Oui, sous nos yeux; ce ne sont que des abeilles et des faux-bourdons puisqu'il faut vous le dire.»
Bernard LE BOVIER DE FONTENELLE - Entretien sur la pluralité des mondes, 1686.
Horticulture.
Dédié aux apiculteurs : un horticulteur des Ardennes, Mr DENAIFFE, s'est aperçu qu'une plante de sa collection attirait un nombre extraordinaire d'abeilles.
Il s'agit du Panicaut à feuilles entières, Eryngium planum qui fleurit de juillet à septembre.
Cette plante, très décorative, originaire de l'Europe Orientale, résiste à la sécheresse sur les terres sablonneuses ensoleillées.
Medicago sativa, nommée aussi Alfalfa, la «luzerne», plante très mellifère aussi ; les californiens ont pris cette dénomination aux mexicains dont les ancêtres espagnols l'avaient empruntée aux arabes. («Les annales» , Nr. 874 et 885 , 1900)
Les insectes fabriquent des fruits ? Tiens, tiens,
* "En Saxe, il y a certains districts où les cultivateurs ne font que du blé qu'ils vendent au plus haut prix comme blé de semence.
Ces cultivateurs possèdent des ruchers qu'ils installent sur des charriots et, au moment de la floraison, ils promènent le rucher au milieu des champs.
Ce sont les abeilles qui feraient ce blé exceptionnel."
(Eugène JOBART in «De l'utilité des abeilles» 1888, directeur de «bien public» à Dijon.)
*Le maire de Langres, grand agriculteur de la Haute-Marne, sur les conseils de Mr l'abbé E.TERRASSE, entoura ses champs de blé de ruchers, et il affirme qu'il augmente ainsi très notablement ses récoltes.
* Le curé de Niaville (Haute-Marne) plaçait en 1883 quelques ruches dans les murs de son jardin, où depuis vingt ans 30 pieds d'arbres lui refusaient des fruits.
Or, à partir de l'introduction des abeilles, pommes et poires abondèrent comme par enchantement sur ses arbres auparavant improductifs.
* Il semble donc, comme le dit Mr JOBART, que l'abandon de la culture des abeilles en France soit une faute.
En Autriche, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Hongrie et en Russie, cette culture est encouragée.
À Vienne, on a fondé une véritable académie apicole et c'est l'empereur qui en est le président.
NDLR : à cette époque, on commençait à lire DARWIN, mais pas trop en France ! (in «les Annales» - Académie des sciences - 02.12.1888, nr.284)
Les abeilles tueuses d'Amérique :
Un fleuriste tondant sa pelouse a été piqué 162 fois par des abeilles tueuses en Amérique. Il n'en est pas mort ! Les insectes avaient été irrités par le bruit de sa tondeuse.
Les abeilles dîtes «tueuses» sont originaires de la Tanzanie, Afrique de l'Est.
Elles ont été introduites au Brésil en 1956 pour améliorer le rendement du miel, et elles sont apparues au sud du Texas en 1990, puis en Californie.
Dans leur pays d'origine, les abeilles tueuses, qui sont identiques aux autres abeilles, sont pacifiques.
Elles sont attirées par les indigènes qui leur placent des troncs creux suspendus pour faire leur nid.
Le miel est récolté la nuit et une simple torche suffit pour les calmer. (source : Zébra-films production BBC and National Géographic Society - ARTE)
Erreur humaine :
C'est un gardien du laboratoire du généticien brésilien Warwick KERR qui libéra malencontreusement, en octobre 1957, 26 reines d'abeilles tueuses au Brésil qui essaiment quatre ou cinq fois dans l'année.
Une colonie génère 16 à 22 autres colonies.
L'abeille européenne n'essaime qu'une seule fois dans l'année.
Comme les pompiers... avec des grandes échelles !
Du post-mésolithique, au mésolithique et jusqu'à nos jours, des hommes se sont servis de grandes échelles pour cueillir les essaims d'abeilles sur les grands arbres ou les falaises, en témoignent les peintures rupestres.
En Afrique du Sud , au Zimbabwé , au Natal (-9000 ans ).
En Inde centrale près de Bhopal Mahadeo Hills.
En Espagne : Cueva de la Arana (- 6000 ans), Barranc Fondo (-4500/- 4000 ans), Altamira (- 20.000 ans)
et, plus près de nous, les apiculteurs allemands au 18e siècle,
des peuplades d'Amazonie et du Népal ( lire "chasseurs de miel dans cette page) ou d'Afrique (idem) (Source " L'apiculture de la préhistoire à l'histoire" par Bernadette DARCHEN, éditions P.L.B - Bugue en Périgord - 2003)
Une ruche d'observation vitrée
au musée de la maison natale de Jean-Henri FABRE
à Saint-Léons, près de Millau (Aveyron 10.2006)
Enduit à la bouse de vache, pratique généralisée :
C'est surtout en Irénésie et en Gourie (Géorgie) qu'on s'adonne à l'élevage des abeilles ; on se sert de caissons (ska) ou de billots (kodi), troncs d'arbres avec une encoche comme trou de sortie évidés.
Les Tcherkess, comme en Abkhazie, on élève beaucoup d'abeilles.
Les ruches ressemblent aux nôtres ; elles sont découpées dans l'écorce de tilleul ou de frêne avec des ramilles d'osier et enduites de bouse de vache, pratique extraordinaire que l'on retrouve aussi bien en Bretagne que dans les Landes en France, dans les pays d'Afrique du Nord, les régions tropicales, Soudan, Guinée française (Arthur BYHAN, in «la civilisation caucasienne»).
Le chouchenn, élixir des dieux :
En Bretagne, il existe un nombre impressionnant de noms pour désigner l'hydromel, le plus connu est celui de chouchenn ou chouchen.
Le plus souvent retenu dans les ouvrages anciens, était celui de dourvel ou dourmel, de dour = eau, et mal = miel, traduction littérale en breton du mot hydromel.
On ne sait pas qui, le premier, remarqua que l'eau de pluie tombant sur du miel en brèche provoquait une transformation ; ni qui, le premier, goûta le résultat.
Peu importe, l'homme découvrit un jour la fermentation et le travail prodigieux de ces «mouches à miel» observé dans le creux des arbres où elles se réfugiaient.
C'est Rosporden qui était la capitale du chouchenn.
Voir une recette dans l'article «recettes».
(Source : Patrick DENIEUL, le chouchenn, voir bibliographie)
* Avant l'introduction de l'abeille mellifère d'Europe, c'est l'abeille Mélipone qui habitait l'Amérique, le Nouveau Monde, au Mexique, par exemple, dans des ruches en terre cuite.
* Les fresques murales de la «grotte de l'araignée», aux environs de Bicorp, près de Valence en Espagne, représentent les premières images de la chasse aux abeilles (J. KHALIFMAN)
* C'est sur la paroi d'une grotte espagnole datant de 20.000 ans que l'on trouve la plus ancienne image de l'abeille.
* Il existe un «miel enivrant» qui faillit causer la défaite du grand Pompée. Les abeilles le fabriquent avec le nectar du laurier et des azalées. (Maxime GORKI)
* Piotr PROKOPOVITCH, en 1828, fonda, dans la région de Tchernigov, la première école d'apiculture connue, son rucher compta jusqu'à environ dix mille colonies. (KHALIFMAN)
Abeilles (involontairement) kamikazes !
* On a utilisé l'abeille militairement.
Virgile s'en servait pour protéger ses biens.
On peut exciter ou calmer les abeilles, si l'apiculteur est expérimenté.
Il y a des exemples de projection de ruches contre l'assiégeant d'une fortification, par catapulte. (Armand LANOUX, voir bibliographie)
Un berger dédicace son ouvrage !
Armand LANOUX in "Le berger des abeilles"
Les abeilles n'aiment pas les battues aux... babouins !
Kindia en Nouvelle-Guinée (1930) : l'explorateur Jean PERRIGAULT reçoit l'autorisation d'une battue aux babouins dans la région. L'expédition se rend sur un site ; quelques babouins finissent par être capturés puis tout est stoppé car une nuée d'abeilles s'abat sur les épaules des noirs et les museaux des babouins, obligeant l'arrêt des captures. (In «Bêtes et gens de brousse» de Jean PERRIGAULT.)
Secret divulgué avec l'approbation du... Roi !
Secret fort simple contre les piqûres des abeilles.
À l'instant qu'on a été piqué de ces Mouches, il faut chercher des pavots blancs, qui ne sont pas rares à la campagne, en prendre une tête, l'inciser, et faire couler sur la piqûre quelques gouttes du suc laiteux qui sort du pavot.
La douleur se calmera sur le champ, et il ne surviendra point d'enflure comme il arrive presque toujours. Ce secret est infaillible.
(In L'ALBERT MODERNE 1768 - «Nouveaux secrets éprouvés et licites» - Recueillis d'après les découvertes les plus récentes - chez la veuve Duchesne, libraire, avec approbation et privilège du Roi.)
Apiculture interdite !
* En parcourant des petites revues professionnelles d'apiculture du XIXe siècle, on trouve des récits de procès qui sont faits aux apiculteurs en raison des "dégâts" que font les abeilles dans les récoltes, ou encore des mesures d'exclusions prises par les maires, qui vont parfois jusqu'à interdire l'apiculture sur le territoire de leur commune.
Les abeilles et l'art
Dans un caisson, José Maria CECILIA fait couler de la cire vierge entre deux épaisseurs de cire, il glisse une page de fac-similé du Codex de "Sanlucar de Barrameda" ainsi que des photographies d'abeilles, seules ou en groupe.
La photographie de l'abeille devient ainsi embaumée dans la cire qui, en refroidissant, se transforme et prend divers aspects allant du translucide à une certaine opacité.
La magie de la cire, la calligraphie du manuscrit fine et régulière, les abeilles figées pour l'éternité nous amènent, avec l'artiste, à la méditation qui était celle de Jean de la CROIX, de sa nuit "obscure" à son "cantique spirituel", et nous portent naturellement à la réflexion sur notre mort inéluctable. (Madeleine PINAULT SORENSEN in " De l'homme et des insectes" jean-Henri FABRE, voir bibliographie)
Antiques abeilles :
Le plus lointain des types monétaire identifiables apparaissent sur les statères d'electrum de Milet, de Phocée ou Ephèse.
L'empreinte en creux d'Ephèse représentait un cerf et une abeille qui évoquent Ephèse que les grecs vénérèrent sous le nom d'Artemis et les romains sous celui de Diane. (Jean RABELON)
Les abeilles, l'âge d'or, les dieux et les religions !
D'après l'ancienne légende, les abeilles apparurent après l'Âge d'or, elles préparaient avec beaucoup d'efforts le liquide succulent qui, pendant, l'Âge d'or, coulaient directement des feuilles des arbres, et donnait ainsi à l'homme un maigre succédané destiné à remplacer la savoureuse nourriture perdue.
C'est pourquoi l'abeille fut appelée l'être royal et sacré, emplit de l'esprit divin, prophétique, et devint le symbole de l'abondance, de la sagesse, de l'innocence et de la justice.
Elle a pour nous plus d'importance encore en raison de son rapport avec les mystères.
Dionysos, tout comme Jupiter, fut nourri par des abeilles, il était considéré comme roi des abeilles et père de celles-ci.
Le nom des prêtresses de Cérès et de tous les initiés à ses mystères était celui d'abeille (Melissa).
La reine des abeilles était elle-même le symbole d'un roi à la fois dieu et prêtre.
L'Antiquité, qui vénérait les abeilles, vouait également un culte à Melchisédech dont l'époque chrétienne apostolique reconnut la profonde signification..."
"La reine des abeilles donnait également son nom aux initiés qui, d'après la doctrine secrète représentait des fragments du dieu et qui devenaient ainsi les abeilles de la reine, les dispensatrices de la nourriture.
L'abeille était même l'être qui "proclame l'évangile de la nouvelle foi", et le Verbe lui-même.
Au demeurant, le miel était pour les Anciens une image de la mort. Glaucos, le roi légendaire, meurt dans le miel et ressuscite car il avait bu du miel.
Des temps les plus anciens jusqu'à l'époque chrétienne, le miel est le symbole de l'expiation des fautes et de la purification de l'âme.
Pour le dieu fait homme des hindous, Krishna, l'abeille est également sacrée ; elle en est le symbole.
L'abeille est aussi le symbole de la génération, de la force créatrice qui donna naissance au monde sensible, à la nature visible " (G.H.SCHUBERT " la symbolique du rêve "- Bibliothèque de l'hermétisme- Albin Michel 1982.)
* JOHANNES vivait dans le désert de sauterelles et de miel sauvage nous dit l'évangile de saint Mathieu : «Esca autem ejus erat locustae e mel sylvestre». Où trouvait-il le miel dans le désert ?
Gastronomie phrygienne :
À la table du roi phrygien MIDAS, il y a 2700 ans, il y avait un cocktail à base de vin, de bière d'orge et d'hydromel.
La viande de chèvre ou de mouton était badigeonnée de miel, arrosée d'huile d'olive, parfumée au fenouil ou à l'anis et cuite au barbecue ("Science et vie , nr 1001, février 2001)
* Les Campakas (Magnolacées - Michelia champaea) des Indes, aux grandes fleurs jaunes, ont un parfum si pénétrant que les abeilles, dit-on, craignent d'en approcher (L.GUYOT, voir biblio)
* Il y a des régions où les gens ne récoltent pas le miel avant qu'il ait été consacré par le ministre du culte. Le 8 août (ndlr : Allemagne) est un "jour du miel" (R.STEINER)
* "Le premier secret du vin se cache peut-être au fond d'une forêt d'Amazonie. Là où vivent les tribus Nambikwara, où ne pousse aucun cep de vigne, dans le royaume des abeilles.
En goûtant leurs miels de saveurs si fortes qu'il faut les délayer dans l'eau, Claude Lévi-Strauss les associe spontanément à sa mémoire vinicole : " Ces parfumes profonds s'analysent en plusieurs temps, à la façon des vins de Bourgogne, et leur étrangeté déconcerte."
(Anthony ROWLEY "éloge du vin et de l'ivresse" l'histoire nr.213 - 1997)
Les constructions pyramidales de ces insectes divins ont inspiré les prêtres et les régnants pour donner leurs formes aux pyramides, haut lieu du sacré. (Rolh DOMEREGO, voir bibliographie générale)
Culottées les mouches à miel !
"Les fonctionnaires attendent d'être nommés ailleurs, dans une île où les rues asséchées ne se transformeront pas en cascade deux fois par jour, les arbres plantés ne moisiront pas dans les rues, les fenêtres s'orneront de mousselines empesées sans que les mouches à miel, chaque soir, y construisent leur nid, et les averses n'emporteront pas les fleurs du jardin" in "(TITAYANA, voir bilbliographie)