"La mante ne voit réellement la cible que tant qu'elle bouge la tête pour estimer la position de la cible par paralaxe (J.Ninio)
On voit les stemmates entre les antennes, petites ocelles qui servent à mesurer l'intensité de la lumière et à la vue rapprochée.
LUBERON (04) - 30.10.2010 - 470 mètres d'altitude -
Saint-Martin-les-eaux - 5° à 7 heures -
Rencontre avec une mante verte le long d'un mur ensoleillé.
Elle chassait sur le mur d'éventuels insectes (rares) venant s'y poser.
Je l'ai mise en confiance en restant longtemps immobile dans son environnement.
On peut y remarquer les détails de son corps et son allure d'Alien !
À notre échelle, elle donnerait des frissons dans le dos !
29.08.2012 sur un rosier - 5 cm - Pas grosse pour la saison.
Mante brune "Mantis religiosa" sur chardon.
10.24 Reflets : ombre et lumière. Mante jaune, moins courante.
Photo sur une vitre sur laquelle elle s'agrippe bien grâce a des pelotes adhésives nommées pulvilles.
!
Le premier livre imprimé entièrement consacré aux insectes est le quatrième volume de l'Encyclopédie d'Ulisse ALDROVANDI (1522-1605).
Il a reproduit sur cette gravure sur bois tous les détails intéressants de la mante religieuse (De animalibus libri septem- 1602).
Extrait de "métaphorphoses" de Béatrice Mairé - FL 2004.
FRONTALISATION
Saga pedo ne dispose pas d’une vision binoculaire et ne montre pas d’indices de frontalisation classiques comme c’est le cas pour de grands insectes diurnes chassant à vue (au sol : Mantidae, Cicindelidae ; ou en vol : libellules Anisoptères et diverses mouches prédatrices).
La frontalisation est un concept inconnu en entomologie, probablement parce que les barrières séparant les spécialités en biologie ont été longtemps étanches.
C’est une adaptation de certains vertébrés.
Elle rend compte d’un ensemble de modifications anatomiques qui privilégient l’écoute et l’observation dirigées.
Les organes de l’ouïe et de la vision, les organes émetteurs d’ultrasons des chauves-souris, ou les récepteurs thermosensibles focalisés vers l’avant chez certains reptiles, peuvent se concentrer dans une direction et mieux informer le prédateur sur la position d’une proie, d’un obstacle ou d’un fruit, même dans l’obscurité.
La frontalisation a précédé l’augmentation des capacités cognitives chez des vertébrés supérieurs (Primates) et permis l’activité de chasse chez de nombreux prédateurs.
Dans ces cas, les yeux (ou d’autres systèmes des sens) se sont déplacés vers l’avant et l’animal présente une «face», avec une perception focalisée favorisant l’analyse des reliefs, l’appréciation fine des distances et la situation précise des proies, permettant des réactions rapides dans des environnements complexes (chasses à l’affût, poursuites au sol ou en vol, évolution en milieu arboricole).
Bien que la notion de frontalisation ne soit jamais appliquée aux invertébrés, j’estime que cette évolution existe chez certains Insectes.
Par exemple, l’aptitude d’une mante à tourner la tête pour observer une proie ou un danger potentiel, en vision binoculaire, est un argument pertinent en faveur de l’apparition de la frontalisation chez plusieurs groupes d’Insectes prédateurs chassant à vue.
Yves DACHY
NDLR : ce texte qui intéresse la mante religieuse est extrait de la page sur "Saga pedo" de ce blog.
Un passe-temps comme un autre !
"S'il n'est pas au bord de l'eau ou en mer, le peintre chasse au milieu des dunes les mantes religieuses, dont il expédie des couples au à Viande Crue (il nomme de cette façon le sculpteur CARABIN) : "arde-les bien, lui recommande-t-il. Nous organiserons à Paris des combats de ces bêtes-là ; ce sera un triomphe !"
(In " la vie de TOULOUSE-LAUTREC" de Henri PERRUCHOT, Hachette 1958)
Humour de DUBOUT pour les insectes et en particulier les mantes !
"La gloire de mon père" de Pagnol, illustré par Dubout, éditions Pastouret-Marseille -1973
Ne dirait-on pas qu'elle soupèse son insecte (non identifié)
avant de le déguster ?
Cliché pris dans l'ombre d'une murette.
Et celle-ci ? Vous vous imaginez rencontrer une mante de cette taille, admettons sur une autre planète ! ?
Magnifique sculpture photographiée par Mr René BRENGUIER à Sérignan-du-Comtat, près de l'Harmas, dans le jardin du musée Jean-Henri FABRE.
L'insecte a été bien choisi pour ce monument car, comme je l'ai déjà dit par ailleurs, lors de la cérémonie de l'enterrement du grand entomologiste provençal, une mante religieuse s'était posée sur son tombeau
Des pattes en forme de pétales, une livrée blanche striée de rose, la mante orchidée possède le déguisement de fleur le plus réussi du règne animal. Non seulement la mante attire les abeilles si près d'elle qu'elle peut les dévorer en plein vol, mais son mimétisme plus-que-parfait en remontre à l'orchidée elle-même, puisqu'elle attire encore plus les pollinisateurs qu'elle !
source : revue "science et vie" F.G - nr 1156
NDLR : Il s'agit là d'un mimétisme hypertélien rassemblant les mimétismes homochromique, homotypique et homomorphique
(lire l'article "Tous les mimétismes" le cas du papillon "feuille morte du chêne)
La mante, le prédateur
qui terrorise les drosophiles et les autres !
La peur nuit grandement aux proies.
Le prédateur n'a pas besoin d'être présent pour perturber ses proies.
L'équipe de Kyle Elliott de l'université de McGill (Canada) vient de démontrer que la simple peur des prédateurs diminue le succès reproducteur des petites populations animales, un effet mis en évidence en soumettant plusieurs populations de drosophiles à la présence, ou non, d'odeur de la mante.
Selon Kyle Elliott "Dans un petit groupe d'animaux", les individus vont consacrer plus de temps à surveiller le danger, au détriment de l'alimentation, de la reproduction ou du soin de la progéniture.
"science et vie" - octobre 2017 - F.V.
Suite sur les articles ci-dessous :
MANTES RELIGIEUSES 1 - les belles ogresses des herbes chaudes.
MANTES RELIGIEUSES 2 - Oothèque, l'amante dépravée !