Piéride du chou (Pieris brassicae)
Plantes-hôtes : crucifères variées : fausse roquette, la moutarde blanche, le pastel, la ravanelle, le lepidium drave, l'herbe au chantre et tous les crucifères en général ; mais rien qu'eux, la piéride connaît la botanique !
Le plus commum et le plus voyant de nos papillons : la Piéride du chou.
On ne peut pas dire qu’il soit doué d’un mimétisme parfait !
Piéride du chou et fleur de cognassier. Avril.
Les Piérides ne pondent que sur les crucifères, groupe de plantes homogènes au point de vue chimique, mais aussi sur les capucines ; or, toutes ces plantes contiennent de l'allylisothiocyanate à odeur de moutarde et on a réussi à faire pondre des piérides sur des espèces quelconques aspergées d’essence de moutarde (Verschaffelt, 1911) in "Les insectes et les plantes" de Christian Souchon 1974.
- Certaines années, les piérides du chou quittaient la Baltique, survolaient la mer du Nord sous forme d'épais "tourbillons de neige" et gagnaient l'Angleterre (V.B. DRÖSCHER)
- La piéride du chou est aussi migratrice et on a pu voir des bandes innombrables traverser la chaîne des Alpes ! (R.THEVENIN).
- Pieris brassicae choisit pour se nourrir les fleurs jaunes, bleues et rouges mais la femelle pond ses oeufs sur les objets verts (ILSE 1929)
NDLR : pratiquement toutes les fleurs ont ces couleurs ! Et le vert est la couleur des plantes dont se nourrit la chenille.
- Du temps de PLINE l'ancien, on dressait un pal au milieu des carrés de choux et on disposait dessus un crâne de cheval blanchi au soleil, un crâne de jument de préférence. Plus tard, on y installait une coquille d'oeuf ! Tout cela, naturellement, ne servait à rien pour éloigner les chenilles de la piéride . (J-H.FABRE)
- Le microgaster, hyménoptère qui parasite la piéride du chou, s'attaque au départ aux oeufs et non pas à la chenille. Il pond de 20 à 65 oeufs.
Piéride du chou se désaltérant - juillet - Luberon (04)
Il fait très chaud.
Quatre piérides se désaltèrent avec l'humidité
conservée dans une fissure du sol.
Piéride de la rave (Pieris rapae) sur ciste cotonneux.
La piéride de la rave (Piera rapae) sur une fleur de ciste cotonneux. (Avril)
Plantes-hôtes : crucifères et Resedaceae, Brassicae.
Small white, Kleiner kohlweissling, Rosfjäril, Blanquita de la col.
La chenille sur "monnaie du Pape" crucifère.19.05.
10.11.24 Chrysalide de la Piéride du chou fixée à une fenêtre.
Imago en 2025 ?
Photo Gégé
Vue de dessus et de profil, la chrysalide de la piéride du chou.
La chenille se met en Chrysalide sur le support. |
Piéride du chou automnale sur sédum spectabile - 19.09.2010 -
La piéride du chou pond environ 600 oeufs.
À l’heure où l’utilisation de l’énergie solaire est de plus en plus plébiscitée, une étude publiée le mois dernier dans le journal Scientific Reports se penche sur les propriétés étonnantes des ailes de papillons blancs de la famille des Piérides.
La posture de repos des ailes, "en V" permet de concentrer les rayons du soleil, ce qui induit une augmentation spectaculaire de la température du thorax et des muscles de vol avant le décollage.
Les concepteurs de panneaux solaires tentent d’utiliser la même stratégie : des «concentrateurs solaires» permettent d’améliorer l'efficacité de la réception de l’énergie lumineuse par les cellules photovoltaïques.
(Observatoire de la biodiversité des jardins OBJ - août 2015.)
Piéride du chou sur centaurée.
L'ombre portée de la fleur procure une sensation inquiétante d'agressivité !
- Moriz HEROLD, université de Marbourg, donna en 1845
l'histoire du développement de la piéride du chou donc bien avant J-H. FABRE.
- On a vu, dit CHOPARD "passer des piérides sur un front de 4 kilomètres environ pendant plusieurs heures, et le nombre des individus composant le vol a été évalué à trois ou quatre cent millions"
L'accouplement 31.05
L'accouplement peut durer des heures.
J'ai assisté à l'un d'eux de 14 h à la tombée de la nuit !
- Véritable succès médiatique et scientifique, l’Opération Papitrame réalisée par le Doctorant Benjamin Bergerot du Muséum national d’Histoire naturelle et du CNRS, en partenariat avec Noé Conservation et Natureparif vous invitait cet été à assister à des lâchers de papillons et à ouvrir l’œil pour les retrouver dans vos jardins. Près de 200 Piérides aux ailes marquées ont ainsi été lâchées, et 16 ont été retrouvées, la plus voyageuse à 36 km de son lieu de lâcher ! (OPIE - novembre 2009 ).
- Les papillons blancs du genre "pieris" ne se nourrissent que de plantes qui contiennent les glucosides des huiles de moutarde (sinigrine et sinalbine). Les chenilles vivent sur les choux et d'autres crucifères et sur les capucines (Tropaeolum)
- La chrysalide la piéride du chou est infestée par les oeufs de"Pimpla instigator"
Piéride blanche
Au hasard des rencontres, des Pierides blanches qui ne font pas du mimétisme,
c'est le moins que l'on puisse dire ! Mais la lumière joue bien sur leurs ailes immaculées.
Les deux premières sont sur un Sédum spectabile (septembre)
et la troisième sur une centaurée.
"Pieris ergane" sur Sédum spectabile - septembre - |
La fleur agresse le papillon ? |
Piéride femelle
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Piéride femelle sur un souci (fleur)
Piéride sur fleur de roncier - 23.05
"Pieris brassicae" sur une centranthe rouge - juin
2023 Piéride du navet - Pieris napi -
Piéride sur fleurs de centranthe rouge. Mai. Plantes-hôtes : crucifères.
Au point de vue mimétisme (voir page spéciale)
on ne peut pas dire que ce papillon passe inaperçu !
Piéride de l’arabette. Luberon - vallée- Mai. Plante-hôte : arabette (crucifères).
Observée normalement à partir de 600 m.
Ici à 364 m le long du ruisseau du Largue à Dauphin (04).
le 07 octobre 2013 au-dessus de Marignane (13)
J'ai assisté à une migration de piérides blanches dans le sens S-SO vers N-NE (contrôlé à la boussole)
Les papillons passés à une hauteur comprise entre 5m et une trentaine de mètres dans un couloir d'environ 50 m de large au-dessus de mon jardin.
Passages isolés, par deux ou par trois.
J'en ai donc compté 165 en une heure.
Hier j'ai vu un passage beaucoup moins important (7 en un quart d'heure) mais dans le sens contraire, c'est-à-dire vers le S-SO !
Je pense qu'il doit s'agir d'une migration régionale.
08.10.2013 j'ai repris mes observations entre 13 h et 14 h. - T 21° - vent nul , du moins chez moi, soleil.
La migration continue mais très fluide, j'ai compté 28 papillons en une heure, toujours même direction.
Quelqu'un peut-il expliquer la raison de la direction de la migration (N-NE) en cette saison ?
09.10.2013 : 15 papillons à l'heure - T 21° - vent NO léger.
12.10.2013 : encore quelques passages très isolés entre 13 et 14 h. Vent SE - 17°
Très haut dans le ciel j'ai vu une piéride filer N-NE.
J'ai toujours mes jumelles à portée de main quand je scrute le ciel le jour ou la nuit.
Mais le plus étrange c'est qu'un quart d'heure plus tard j'ai observé une piéride qui filait tout droit vers S-SE !
* J'ai employé le mot générique de "piérides blanches" mais en fait il y avait plusieurs espèces de ce genre en vol.
OBSERVATIONS des PIÉRIDES
13.11.2004 : aperçu une Piéride du chou, 2° à 4h et 13° à mi-journée, temps ensoleillé avec Mistral.
19.11.2004 : nouvelle Piéride en vol 7°
09.03.2005 : piéride 3° / 15°
15.02.2007 : une piéride 17°
21.02.2007 : une piéride 5°/18°
19.02.2009 : observé première Piéride blanche en vol le à 14 h 30- 1°/ ° léger Mistral - Marignane (13). Ce qui est assez tôt.
01.03.2009 : observé à nouveau trois piérides dont deux en parade nuptiale.
11.03.2009 à 10 h - T 8° / 13° un accouplement de piérides de la moutarde sur une feuille.
09.03.2011 à 13 h - première piéride en vol.
09.03.2013 - idem - 05.10.2013 observé un accouplement.
05.10.2013 observé un accouplement.
24.11.2013 - température à 5 h : 3° T à 14 h : 9° avec soleil et léger vent.
Je l'ai gardée un moment dans la main puis je l'ai posée sur un mur au soleil où elle s'est agrippée tant bien que mal.
Au bout d'un bon quart d'heure elle s'est envolée .
Quelle résistance, la température de l'eau devait friser les 4 ou 5°
L'observation la plus ancienne archivée de migration de papillons, sans doute des Pieridae, date de 1100, du royaume de Saxe jusqu'en Bavière. (Carrington Bonsor Williams).
Une migration de piérides a été observée à plus de 2000 mètres d'altitude et au-delà du 66° N de latitude. Des migrations en très grand nombre ont été rapportées en Angleterre en 1508,1911 et 2009 (butterflies of Britain and Europe)
Extrait du journal Ouest France du 9 octobre :
"Du côté de Saint-Ideuc, c’est tout un quartier qui peste depuis une quinzaine de jours contre un nouvel envahisseur : la piéride du chou. Étrange spectacle qui se joue en effet sous nos yeux. Depuis plusieurs jours, des armées de chenilles traversent la petite route qui sépare une rangée de maisons de l’enclos du Verger d’un champ de choux voisin. La route maculée de traces noirâtres en dit long sur cette procession quotidienne."
Cocons d'apanteles glomeratus, ou Microgaster,
minuscule Hyménoptère Braconidae qui parasite les chenilles de piérides.