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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 18:00

MANTES RELIGIEUSES
Orthoptère - Dictyoptera - Empusa pennata

 
Chez nos voisins, la mante :
sootprayer en anglais, gottesanbeterin en allemand,
louva-dios en espagnol.
 

Et verdâtre dans les chaumes - contre les épis d'orge blonds - grené à double rang - moi, je vis - une mante religieuse (Frédéric MISTRAL)

"E verdau dins lis catoubloun - contro uno espigo d'ordi blound - Qu'éro granado à listo doublo - Véguère ièu - Un prègo-dièu - D'estoublo"

* "Mante qui sait tout, dis-moi où est le loup ?" ritournelle enfantine début XXe siècle en Provence.


mante-religieuse-brune-petite

La mante a un champ de vision supérieur à 200 degrés.

"Comme la petite tête aux grands yeux donne une impression d'intense méchanceté, comme deux antennes sur le crâne semblent celles d'un diable d'opérette, on a l'impression de voir quelque être démoniaque plutôt qu'animal" (Pierre DE LATIL)

Avant de voyager, signalons la mante religieuse jaune, très rare, dont la couleur joue avec les tons du jaune canari, jaune beurre et jaune safran.

Il existe de nombreuses espèces de mantes dans le monde.
En voici quelques unes d'après le professeur Léon BINET :
* La mante religieuse européenne, Mantis religiosa, verte ou brune (photos), rarement jaune.
* La mante décolorée (Mantis decolor) - photo -
* L 'empuse ou diablotin (Empusa pennata)
* La mante de Biskra (Blepharis mendica)
* Les mantes Eremiaphiles des déserts.
* La mante Hoplocorypha des terrains brûlés.
* Les mantes Amorphoscelis des forêts d'Afrique.
* Les mantes Theopompa et Texodera denticulata de Java.
* L' Empuse egena (province d'Oran)
* La mante Idolum diabolicum (Mozambique)
* La mante Gongylus trachelophyllus de l'Inde.
* La mante Hymenopus bicornis.
* La mante Hymonepus coranotus des régions ino-malaises
* La mante Miomantis savignyi d'Egypte.
* La mante Brunneria borealis d'Amérique du Nord.
* La mante Tarachodes maurus d'Afrique du Sud.

Arrêtons l'énumération car il existe 2300 espèces réparties en 15 familles et 434 genres dans le monde, dont 24 espèces en Europe pour 13 genres ! (OPIE)

"Heteronutarsus aegyptacius hérémiaphile"
...Au désert libyque, rien... les effleurements disparus, on entre dans le Sand Sea, gigantesque zone dunaire d'environ 90-95.000 km2 ; plus rien de vivant, sauf des petites mantes aptères (Heteronutarsus aegyptacius), si homochromes qu'on les perd de vue dès qu'elles s'immobilisent et dont on se demande bien ce que ces insectes carnivores peuvent capturer comme proies : les "sand-shrimps" auraient-elles à l'occasion recours au cannibalisme ?"
(T.MONOD - "l'émeraude des Garamantes - 1984)

Observations réalisées en pleine nature

Cycle de vie (région méditerranéenne)
 

* Printemps (avril, mai, juin) : naissance des larves et premières mues
* Été (juillet, août) : mue imaginale, reproduction et construction de l'oothèque.
* Automne (septembre, octobre, novembre) : mort des adultes.
* Hiver : hivernage des larves dans l'oothèque (Coque recouvrant un ensemble d’œufs de certains insectes, en particulier la mante religieuse) 
 


Oothèque d'une mante religieuse (photo wikipédia)

Je vous présente des mantes religieuses du Midi : la mante religieuse verte (Mantis religiosa) et la mante religieuse brune, une variété moins courante et la mante décolorée (mantis decolor)

C’est le 3 septembre 2007 que j’ai rencontré la mante religieuse verte (Mantis religiosa) sur une ombelle de fenouil, et le 15 septembre que j’ai rencontré la mante religieuse brune, moins courante, sur des fleurs de caryoptéris.
La mante religieuse verte a ensuite migré sur une ombelle d’une touffe de sédums spectabiles.

La mante religieuse brune, quoiqu'à trois mètres de là, une fois les fleurs de caryoptéris fanées, a également migré sur les touffes de sédums, les seules fleurs visibles et fréquentées aux alentours.
Ce qui prouve que la mante à une vision du paysage autour d’elle ;
les mantes ayant d’ailleurs une très bonne vue.

Arrivée sur les sédums, la mante religieuse brune a dévoré la petite mante religieuse verte, ce qui démontrerait que les mantes se dévorent entre-elles, même hors de l’accouplement !
Je suis arrivé juste à la fin de sa faim !

La mante religieuse brune a dévoré lors de mes observations,
du 14.09 au 3.10 : une autre mante donc, 2 syrphes, 2 papillons Argus des pélargoniums, une araignée installée sous une ombelle, une punaise, un "katamares arboretum" plus 3 petits hyménoptères non déterminés…

La mante a disparu dans la nuit du 3 au 4.10.2007.

  • Au repos la nuit (dort-elle ?), la mante religieuse brune se positionne les pattes ravisseuses repliées contre elle et la tête en bas ; au repos, elle se place toujours la tête en bas.
  • Au repos au soleil (2 octobre, 35 degrés au soleil), pattes ravisseuses repliées contre elle et la tête en bas, les pulsations cardiaques de la mante sont de 42 pulsations à la minute, comptabilisées d’après les pulsations visibles sur son abdomen… naturellement, je ne lui ai pas pris le pouls, fichtre !
  • Lorsqu’elle chasse, elle peut prendre une position verticale classique (voir photos) mais aussi se placer à l’horizontale, la tête en bas, en oblique, selon l’endroit où elle repère le gibier car elle est très attentive.
  • J’ai vu un petit syrphe se balancer de gauche à droite en vol stationnaire face à la mante sans être attrapé, mais lui l’avait repérée aussi sans doute !
    Il est revenu plusieurs fois la narguer !

Mantes-religieuses/chrono1535_1
Dissimulée dans un arbuste, une mante religieuse verte attend une proie.
La mante a un temps de réaction de 1/20eme de seconde
pour détendre les pattes.
La femelle porte deux cerques au-dessus
du dernier segment de l'abdomen
avec lesquels elle construit son oothèque.

Indépendamment de tout mythe et sans préjuger d'eux, il est certain qu'un insecte comme la mante religieuse présente à un rare degré cette capacité objective d'action directe sur l'affectivité ! 
Son nom, sa forme, ses moeurs même, dès qu'on les connait, tout paraît concourir à ce résultat. (Roger  CAILLOIS)

Les orthoptères, dont les mantis font partie, sont les premiers nés du monde entomologique.
Grossiers, incomplets en transformation, ils vaquaient parmi les fougères arborescentes, déjà florissants lorsque n'existait encore aucun des insectes à délicates métamorphoses, papillons, scrabées, mouches, abeilles.
Les moeurs n'étaient pas douces en ces temps de fougue pressée de détruire afin de produire ; les mantes religieuses, faible souvenir des antiques spectres, pourraient bien continuer les amors d'autrefois
(Pierre DOUZOU)

 
Les mantidés sont probablement les premiers insectes qui soient apparus sur le globe, étant donné que la "Mantis protogea" dont on a trouvé l'empreinte fossile dans le myocène d'Oeningen rentre dans le groupe des "Paleodictyoptères" définis par SCUDDER et dont les traces sont patentes dés l'époque carbonifère" (Roger CAILLOIS)
Insolite :
"Un autre orthoptère hautement caractéristique des régions désolées en plein Sahara est une petite mante qui court rapidement à terre, l'érémiaphile.
On a rencontré des Erémiaphiles dans le centre même du Tanezrouft où elles supportent parfaitement l'effroyable chaleur, sans avoir même la ressource de s'enterrer dans le sable comme le font beaucoup d'animaux désertiques.
La faune des régions qu'elles habitent est tellement appauvrie qu'on se demande à quelles proies elles peuvent trouver à s'attaquer. Il est probable que les mouches, qui se trouvent partout, doivent apporter un appoint sérieux à l'alimentation de ces mantes" 
(L. CHOPARD in "la vie des sauterelles" Gallimard 1945)
  • Localisation de la mante religieuse : (1954)
    Nord de l'Afrique et W.Innesbey l'a signalée en Egypte.
    Sud de la Chine (H. de Saussure).
    Vit en Amérique et M.V.Slingerland a signalé la présence de la mante religieuse européenne dans les environs de Rochester et Summerville, importée par une expédition d'arbustes, elle s'étend. Elle est présente dans toute l'Europe, dans le Centre et le Midi, particulièrement en Provence, également aux alentours de Lyon, dans la région du Centre, dans l'Ouest et remonte à l'Est, même dans les Vosges, l'Alsace et la Lorraine. On la rencontre aussi dans la grande banlieue parisienne et à proximité de Reims, la plus avancée des régions septentrionales.

    (Professeur Léon BINET, voir bibliographie)
  • Les mantes et les blattes sont des cousines proches mais différentes réunies jadis dans des ordres distincts, mais aujourd'hui réunies dans les dictyoptères en raison de leur nervation alaire réticulée (du grec "dectuon", filet de pêche)
  • Les femelles de ce groupe sont des femmes fatales qui dévorent leur partenaire après l'accouplement. Quand une de ces dames invite un amoureux à venir prendre un repas à la maison il ne demande jamais "ce qu'il y aura à dîner". Il sait. (Hy FREEDMAN, voir bibliographie)
  • Le mâle, décapité pendant l'accouplement continue la copulation et, une femelle décapitée, continue à pondre et à construire son oothèque (CHOPARD) 
  • Robert GAILLARD, un entomologiste, a abreuvé une mante captive avec de l'alcool à 45 degrés, 8 gouttes le matin et 8 gouttes le soir ; elle en était très friande et refusait l'eau et se reculait avec dégoût ! (L.BINET)

/Mantes-religieuses/chrono740_1
Prise en contre-plongée, une photo de la mante
venant de capturer un criquet des herbes.

Mantes-religieuses/chrono743_1
Il semble que le criquet est empalé,
ce n'est qu'une illusion d'optique.

L'aptitude d'une mante à tourner la tête pour observer une proie ou un danger potentiel, en vision binoculaire, est un argument pertinent en faveur de l'apparition de la frontalisation chez plusieurs groupes d'insectes prédateurs chassant à vue (Yves DACHY)

"Une mante religieuse à l’affût s’immobilise quand s’approche une proie possible, et ne voit plus alors que cette proie en mouvement.
La phase d’immobilité est mise à profit pour comparer les déplacements de la cible sur les deux yeux, et en déduire sa distance avec précision.
La mante projette alors vigoureusement une de ses pattes antérieures (ou les deux) en direction de la proie, et s’en saisit." (Jacques NINIO - voir bibliographie)

Deux poses caractéristiques de la mante religieuse,
ci-contre et dessous.

Ci-contre la mante religieuse verte.
On remarque les crochets qui terminent ses pattes ravisseuses.
Les pattes ravisseuses des mantes religieuses
se replient tel un couteau de poche.
Le tibia prend place, au repos, dans une gouttière d'épines.

 

"...les pattes ravisseuses se terminent par un robuste croc dont la pointe rivalise d'acuité avec la meilleure aiguille, croc caniculé en dessous, à double lame de couteau ou de serpette." (J-H.FABRE)   

Les pattes antérieures frappent la proie à 42 mètres à la seconde, soit à la vitesse relative de 151 km/heure ! (Hölldobler et Wilson.voir bibliographie )

Mante religieuse en position caractéristique d’affût sur une tige.
Pendant l’inhumation du grand Jean-Henri FABRE, au cimetière de Sérignan, un «Prëgo-Diéu », une mante «prie-Dieu », vint se poser sur la tombe devant de nombreux témoins stupéfaits. (Docteur LEGROS).

  • INSOLITE : le peuple de Provence l'appelle même "Preguedieu".
    Sa charité, dit-on, est grande, au moins pour les enfants.
    Lorsqu'il y en a un qui lui demande le chemin, elle lui montre avec un de ses pieds.
    On assure qu'il est rare qu'elle le lui enseigne mal, que cela n'arrive presque jamais
    (REAUMUR, in "histoire des insectes", voir bibliographie )
NDLR : naturellement, c'est une légende !

Mantes-religieuses/chrono1091_1.
La mante décolorée (Mantis décolor)
L’Ameles décolor est un peu plus petite que la "religieuse"
et d’un ton gris. Insecte typiquement méridional (sud de l’Europe).
On trouvait, en 1909, des mantes religieuses dans les environs de Vienne (Autriche) dans le Wachau (Von Frisch).

Et selon J-M.PELT, on en trouve maintenant en Alsace

Mantes-religieuses/chrono1093_1

La mante religieuse a été apportée en Amérique du Nord
où elle s'est acclimatée.
En Allemagne, on la trouve dans la région du Rhin supérieur. (V.J.STANEK)

Seul les mâles sont capables de voler.

Mantes-religieuses/chrono995_1
La mante religieuse brune dévore un hyménoptère sur un sédum spectabile,
sans doute une "Katamenes arbustorum".
Pour attirer le mâle, la femelle émet des phéromones.

Voici ce que Wolfgang von BUDDENBROCK écrit à ce sujet : "L'instinct meurtrier des femelles est en corrélation avec le fait que, par suite de la rapide production des oeufs, les femelles ont un très grand besoin de protéines... En ce qui concerne les mâles nous trouvons là une confirmation de l'antique loi qui veut que la nature n'a souci que de l'espèce, mais non pas de l'individu. Quand le mâle a déposé sa réserve de semence à l'endroit qui convient, il a accompli son devoir pour l'espèce. "(cité par P.RIETSCHEL in "le monde animal", voir bibliographie)

"Des travaux plus récents soulignent qu'une partie des mâles échappe à cette consommation (explication neurobiologique) et que par ailleurs des mantes religieuses pratiquent aussi le cannibalisme en dehors de l'accouplement " ("philosophie de l'insecte" J-M.Drouin. 2014)

* Aux USA des biologistes ont constaté que les mantes religieuses se nourrissait de petits oiseaux comme le colibri. Une prédation dont l'ampleur était jusqu'ici insoupçonnée. (science et vie - X.B - 1209)

"Empusa pennata" femelle - Empuse ou diablotin. Celle-ci ne mange jamais son mâle ! Lubéron (04) dans massif de chardons bleus "Azurites"
"Empusa pennata" femelle - Empuse ou diablotin de Provence.
Celle-ci ne mange jamais son mâle !
Lubéron (04) dans massif de chardons bleus "Azurites"

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 17:55

Le cannibalisme de la mante.
Des moeurs qui surprennent les hommes !

Il existe un lien biologique primaire, profond, entre la nutrition et la sexualité, ce lien aboutit dans un certain nombre d'espèces animales à faire dévorer le mâle par la femelle à l'instant du coït*

On définirait aisément les moeurs des mantides comme un mythe en acte : le thème de la femelle démoniaque dévorant l'homme qu'elle a séduit par ses caresses -
(R. Caillois)

*Mantes et araignées les plus connues.

Voici ce que Wolfgang von BUDDENBROCK écrit à ce sujet :
"L'instinct meurtrier des femelles est en corrélation avec le fait que, par suite de la rapide production des oeufs, les femelles ont un très grand besoin de protéines...
En ce qui concerne les mâles nous trouvons là une confirmation de l'antique loi qui veut que la nature n'a souci que de l'espèce, mais non pas de l'individu.
Quand le mâle a déposé sa réserve de semence à l'endroit qui convient, il a accompli son devoir pour l'espèce." (cité par P.RIETSCHEL in "le monde animal", voir bibliographie

Et une explication humoristique mais scientifique !  

"Chère docteur Tatiana, (1)
Je suis une mante religieuse et j'ai constaté que je prenais d'avantage de plaisir quand je commençais par croquer la tête de mes amants.
En effet, quand je les décapite, ils entrent dans des spasmes prodigieux.
Ils se montrent alors moins inhibés, plus pressants, et c'est fabuleux..."
Réponse :
"Monsieur Mante joue vraiment de malheur. Tant qu'il a toute sa tête, son cerveau adresse des messages à son appareil génital pour lui recommander la sagesse. Cela bloque sa libido, tant qu'il ne se trouve pas en position de coït.
Mais une fois sa tête avalée par la femelle ces messages d'inhibition cessent d'être émis - et le mâle redevient affamé de sexe.
Du coup, il est encore en mesure de copuler, alors même qu'il ne reste plus grand chose de lui.
Cela démontre clairement qu'il s'est spectaculairement adapté au cannibalisme femelle.
Du fait, ce reflexe "perds la tête s'il le faut, mais baise ! " est assez répandu chez les insectes mâles."

 (1) - Olivia JUDSON - in "manuel universel d'éducation sexuelle à l'usage de toutes les espèces"- Seuil - "science ouverte". 2004 pour la traduction française ) 

Suite gourmande :
sur un caryoptéris en septembre, quelques hyménoptères au déjeuner !

LE REPAS DE LA MANTE RELIGIEUSE
(premières photos de la page 1)

Au mois d’octobre, l’automne a parfois des poussées de fièvre printanière.
Quelques hirondelles montrent encore leur ventre blanc au soleil qui faiblit. Il y a encore quelques papillons qui voltigent ça et là, ainsi que de nombreux criquets, ce qui montre que l’automne est encore chaud.
C’est l‘époque où je rencontre la mante religieuse dans les friches.

Les mantes, dîtes "religieuses" parce qu’elles prient faussement au soleil. On pourrait aussi dire qu’elles sont en position de karatéka !
Je les comparerais plus volontiers à des moines gourmands !

Il y a trois espèces de mantes assez courantes ici dans les herbes : 
- l’empuse appauvrie, aux pattes foliacées
- la mante religieuse verte ou brune (plus rare)
- la mante décolorée qui se fond bien avec les couleurs de l’automne.

J’ai rencontré la mante religieuse à l’affût sur un genêt bas et je l’ai vue capturer un "criquet rubané" (Oedipoda germanica).

Dès qu’elle aperçoit sa proie, à une distance d’environ 20 centimètres, la mante prépare son attaque et se tient parfaitement immobile comme un chien de chasse à l’arrêt devant le gibier.
Elle a quelques gestes raides pour s’approcher au mieux et, une fois sûre de son affaire, elle lance ses deux longues tenailles qui capturent le criquet sans problème (1).
Le pauvre n’est pas de taille, une fois saisi par les pattes ravisseuses !

La mante est avide. Elle ne mange pas sa proie morte mais vivante.
Elle plonge littéralement son museau dans les entrailles chaudes du criquet qui se débat de toutes ses forces pour se libérer de cette tête qui le dévore vivant !
Mais il ne peut rien contre les deux bras puissants en dents de scie qui le maintiennent. Il ne peut que souffrir, horriblement, sans se plaindre, et son agonie doit être un avant-goût des enfers (2).

La mante, elle, continue a aspirer la substance du criquet, ne se souciant même pas de ma baguette qui la touche et la pousse pour essayer de lui faire lâcher prise… Elle se contente seulement de relever la tête, sans desserrer son étreinte.
Chez la mante, la faim est la plus forte et elle prend le pas sur la peur car, habituellement, lorsqu’une mante religieuse est taquinée de près, elle tourne sa tête triangulaire vers moi et prend une pause spectrale tout en me gratifiant d’un «fffttt…», car la mante souffle, c’est un moyen d’intimidation.

J’ai même été le témoin, un jour, d’une mante religieuse qui avait été longuement agacée, sauter à maintes reprises sur les jambes de la personne qui l’importunait ! Véridique. Je me suis souvent imaginé un scénario d’épouvante dans lequel les mantes religieuses seraient à notre échelle, des mantes de deux mètres… brrr… (3)

Petit à petit, le criquet laisse son corps déchiré à la mante. À moitié dévoré il n’est pas encore mort, la mante continue son repas…

La mante a vidé le criquet de toute sa substance, ne laissant subsister que les élytres et la chitine que l’on dirait desséchés par le soleil.
Elle a les mandibules et la tête luisantes de la substance du criquet et, à tout instant, j’imagine qu’elle va s’essuyer d’un revers de patte !
Son ventre, vert et gonflé traîne sur l’herbe.
Rassasiée pour un moment, elle va attendre au soleil sa prochaine victime, le temps d’une digestion, à moins que, entre temps, un lézard vert l’ait aperçue…

La Nature ne fait pas de sentiment.

Pierre-jean BERNARD, octobre, Luberon (04)

1- À la vitesse relative de 150 kilomètres à l’heure !
2- Veuillez excuser ce langage anthropomorphique !
3 - Il y aurait là matière à philosopher sur les critères de beauté.
Les insectes sont, parmi les êtres vivants les seuls qui, à notre échelle des dimensions, ne répondraient pas à nos critères de la beauté et de l’esthétique. Les arachnides aussi.
Qui semble sympathique petit, ne l’est plus grand.
Les insectes ont une morphologie hors du commun : ils possèdent le squelette autour du corps pour préserver les organes vitaux ; alors que nous, nous possédons le corps autour du squelette !

Pour se nettoyer "Les Mantides se frottent les yeux avec une brosse placée sur la face interne des fémurs antérieurs. Souvent ces mouvements s'accompagnent de léchage des coussinets qui garnissent le dessous des tarses. Les peignes des pièces buccales jouent aussi un grand rôle dans la toilette" (A.Tétry)

MANTE  OOTHÈQUE

L'oothèque ("la boite aux oeufs") de la mante dans laquelle naîtront ses petits.
La mante nous a devancés dans la connaissance des corps athermanes.
La mante religieuse pond à l'automne de 160 à 600 oeufs.
À l'abri dans l'oothèque, les oeufs peuvent résister à des températures comprises entre -24 ° et -43 ° (E.BUGNION)

La mante, après avoir fait choix d'un endroit favorable au dépôt de sa progéniture, rejette d'abord une sécrétion muqueuse mousseuse capable de se durcir, puis, s'avançant de bas en haut, elle dépose dans ce mucus commun, par rangées transversales de 6 à 8, les 150 oeufs environ qu'elle doit pondre. Ces oeufs sont disposés régulièrement de telle sorte que l'extrémité céphalique soit dirigée en haut et en dehors.
Les oothèques de diverses espèces de mantes ne diffèrent, d'ailleurs, entre elles que par de légers détails.
Les larves des mantes diffèrent à peine, à leur naissance, de l'insecte parfait. Développement de type hétérométabole.

Mante religieuse/chrono1005_1

1.
Oothèque de Mante religieuse fixée à un plant de centranthe 

C’est une capsule ovigère ovale. Les petites mantes naîtront l’année suivante au printemps (septembre, haie).
En Provence, on appelle l’oothèque de la Mante "tigno".
Elle était réputée préserver de divers maux, le mal aux dents par exemple, et les paysans en gardaient une sur eux !

Oothèque
 2 -Oothèque sur une pierre.

L'oothèque de la mante était considéré aussi comme un remède contre les engelures et les maux de dents si on le recueillait à la bonne lune ; Sébillot signale que dans le Mentonnais il passe pour guérir les dartres.
Oothèque veut dire boite à oeufs.
"C’est une merveilleuse protection contre les prédateurs et les intempéries. L’oothèque de Mantis religiosa (Mante religieuse) comporte une chambre centrale divisée par des cloisons transverses et renfermant les oeufs.
Cette chambre est entourée d’une masse d’écume solidifiée (photo 2), battue en neige, constituée par des cellules aériennes formant un ensemble très mauvais conducteur de la chaleur ; de plus les parois des cellules empêchent les mouvements de l’air et par suite la convection de la chaleur ; leur complication arrête également, tant le chemin est long, toute transmission de chaleur pour conductibilité.
Cette enveloppe spumeuse présente donc un isolant thermique qui protège contre la dessiccation et contre le froid les oeufs déposés dans la chambre centrale, tout comme le ferait une éponge de caoutchouc mousse. L’analogie du résultat entre la thermos et l’oothèque de mante est frappante.» Andrée TETRY (voir bibliographie).

Les oothèques de mantes sont parasitées par «Podagrion splendens» et «Mantibaria manticida» (Riela manticida) des hyménoptères.
L'adulte ailé du parasite de la mante religieuse européenne s'attache
au corps de la mante femelle, se traînant jusqu'à la base des ailes.
Dès que la mante s'arrête pour pondre, le parasite court vers
l'extrémité postérieure du corps de son hôte, et quand les oeufs de celui-ci sont pondus, il y ajoute ses propres oeufs (d'après L.CHOPARD)
Mantis attitudes.

"Seule parmi les insectes, la mante religieuse dirige son regard ; elle inspecte, elle examine ; elle a presque une physionomie  (J-H Fabre)

 
mante religieuse

    

mante religieuse
Et gros bisous !

Diverses attitudes d'affût

Mantes-religieuses/chrono273_1_1
Mantes-religieuses/chrono274_1_2
Mantes-religieuses/chrono1045_1

Religieusement en prière : "Envoyez-moi un bel hyménoptère"Mantes-religieuses/chrono1062_1 

C'est presque toujours la nuque de la proie qui est attaquée en premier avec une telle précision qu'il semble que la mante en connaît l'anatomie et les capitales fonctions.

Cachée au milieu des ombelles d'un sédum spectabile, une mante verte vient de capturer un bourdon des jardins. septembre.

 
Mantes-religieuses/chrono1518_1
Mantes-religieuses/chrono1485_1
La mante religieuse brune déguste son mâle
après l'accouplement.
Un acte qui nous dépasse ! 16.10.2008 - Hyères (83). 

On définirait aisément les moeurs des mantides comme un mythe en acte : le thème de la femelle démoniaque dévorant l'homme qu'elle a séduit par ses caresses (CAILLOIS)  

L'acte parfois "contre nature", selon notre morale, qui consiste à dévorer et à digérer l'Autre, s'inscrit dans cette lignée des prodiges du Vivant, en particulier chez l'insecte qui peut  y puiser sa vitalité et quelques-uns de ses traits les plus originaux (P.DOUZOU)

Il (l'insecte) faut qu'il soit ardent, cruel, aveugle, d'un appétit implacable. Loin de lui la sobriété, la modération, la pitié ! Toutes ces vertus de l'homme et des êtres supérieurs seraient des non-sens qu'on ne peut même imaginer. (Jules MICHELET , "l'insecte")

L'approche du mâle vers la femelle consiste à rendre ses mouvements invisibles par celle-ci tant qu'il n'a pas réussi à sauter sur son dos ; toute erreur d'approche ou de position sur la femelle lui est fatale.

  • Une explication du cannibalisme de la mante : "oeufs et oothèque nécessitent des matériaux spéciaux et notamment des matières albuminoïdes, des acides aminés, de recherche et d'assimilation délicates". (L.BERLIAT)
     
  • Cependant, des observations tendraient à prouver que cet holocauste n'est pas habituel. PETITJAUD a obtenu dans les champs 115 accouplements et n'a constaté que 5 meurtres nuptiaux" (P.BERLIAT).
  • En Indonésie, la mante religieuse est l'Ancêtre cannibale.
    Pour les Asmat d'Irian Jaya (Indonésie), c'est cet insecte qui, aux premiers temps, a engendré les hommes, leur léguant à cette occasion ses moeurs cannibales. De nombreuses civilisations ont divinisé cet insecte car la position évoque la prière (d'où son nom dans notre langue). Chez les Bustimen, en Afrique, la mante est parfois représentée comme Xangwa, le Créateur lui-même. On le consulte pour obtenir des oracles. En Afrique du Sud, le mythe zoulou raconte sa terrible bataille contre Kanya, incarnation des forces destructrices. Contre toute attente, la cruelle mante a perdu le combat.
  • Lorsque je suis allé en 2006 visiter la maison natale de J-H.FABRE à Saint-Léons, la première chose que je vis fut une mante religieuse enfermée dans une petite cage dans le jardin pour la montrer aux visiteurs. J'ai ouvert la cage et je l'ai libérée, sous le regard amusé d'une dame que je sus plus tard être... la conservatrice du musée !
  • "Dans les îles de la Sonde vit une mante célèbre parmi les admirateurs des oeuvres de la nature, la Mante-Fleur. Son thorax est violet et rose, ou bleu et pourpre, et se dresse, comme au bout d'une mince tige, semblable à une orchidée.
  • La mante religieuse  portait bonheur aux grecs primitifs. Au Chili, la mante porte le nom du "cheval du diable". Des superstitions obscures en font la monture du démon et elle inspire aux paysans incultes une réelle terreur." (M.Reboux)
La mante religieuse et Roger CAILLOIS :

"... Il arrivera même que Roger Caillois parle de «biologie comparée» pour évoquer les mœurs de la mante religieuse et les croyances humaines - qui relèvent de l’imaginaire - concernant cet insecte. Globalement, il croit en une sympathie entre l’univers spirituel et le monde .
Mais c’est véritablement avec la mante religieuse que l’idéogramme lyrique révèle sa dimension universelle.
Caillois raconte ainsi qu’enfant il faisait collection d’insectes, et que, vivant en Champagne, il n’avait pu en observer un spécimen.
Ce n’est que des années plus tard, à Royan, qu’il put capturer «avec émotion» une «très belle mantis religiosa».
Là encore, c’est en parlant de cet insecte avec Breton qu’il devint conscient de sa dimension «objectivement émouvante et évocatrice» : ainsi, l’auteur des champs magnétiques avait également ressenti pendant longtemps un attrait pour la mante, projetant, en 1924, de créer une maison d’édition «avec comme marque distinctive à reproduire sur tous les ouvrages un dessin qu’il avait fait spécialement exécuter par Max Ernst, représentant une mante religieuse dans l’attitude spectrale».
Caillois note au sujet de Breton : «Cet insecte l’intéresse tellement qu’il en a dans un des tiroirs de son bureau un spécimen «séché» ; il avait d’abord dit «momifié», lapsus qui n’est pas sans confirmer l’identification latente dont j’ai signalé l’extrême probabilité en remarquant l’allure extraordinairement anthropomorphe de la mante» .
Celle-ci peut être qualifiée de «foyer naturel de surdéterminations», ne serait-ce que par son nom (la prophétesse) et par l’ajout de l’adjectif «religieuse», lequel est inspiré par l’observation de son attitude prosternée.
Et surtout, ses mœurs (on sait qu’elle dévore le mâle pendant l’accouplement) la relie à un ensemble de phantasmes humains et de peurs ancestrales que Caillois analyse dans une étude remarquable associant anthropologie, ethnologie et entomologie, où il est autant question des mœurs de l’insecte sur la plupart des continents du monde que de la représentation ou de l’interprétation de celles-ci à travers les activités sociales des hommes."
Laurent MARGANTIN.

NDLR : Roger CAILLOIS (1913 - 1978), écrivain sociologue, critique littéraire français.

mante-religieuse-2.10-Fatsia-japonica
La mante cachée dans l'ombre de l'ombelle de "Fatsia japonica"
attend une proie - octobre -

La mante à travers le monde 

1 - Les chinois organisent des combats de mantes et les turcs disent qu'elle se tourne du côté de la Mecque.
Elle joue aussi un grand rôle dans des légendes chrétiennes (Calugarita). Un clan indigène Pikalabas-Kam du nord de la Malaisie (île du duc d'York) est associé à la mante.
Une tribu de l'Afrique Centrale adore une variété de mante.
On les désigne sous le nom de "nwambyebou" (dialecque  Djonga)  et de "nwambychoulane (dialecte Ronga). Elle est le dieu des Hottentots et chez les Boschimans elle est la divinité créatrice du monde. Chez les Boschimans du sud  la mante est considérée comme un "homme de l'ancienne race". Chez les Lunda de la Rhodésie du Nord-Ouest, de l'Angola et du Congo Belge la mante est appelée du nom de "Etere" héroïne de très nombreux contes. 

 
2 -  Les mantides sont probablement  les premiers insectes apparus sur la terre ; en effet on a trouvé l'empreinte fossile de Mantis protogea dans le myocène d'Oeningen.
 
3 - Il existe un lien biologique primaire, profond, entre la sexualité et la nutrition, ce lien aboutit dans de nombreuses espèces animales à faire dévorer le mâle par la femelle à l'instant du coït .

1 - 2 et 3 : sources : R.CAILLOIS "Le mythe et l'homme"

M. Canestrini a vu des papillons voler 18 jours après la décapitation, et des grillons (Grillus campestris) sauter encore après 13 jours, et il a constaté que la Mantis religiosa donnait des mouvements après 14 jours complets (OPIE)

Sacrés noms de...
La famille des mantidés comprend quatorze genres dont le onzième est celui des mantes proprement dites.
On y distingue les  mantes : désséchée, superstitieuse, herbacée, feuille brune, large-appendice (Mantis latistylus), sublobée, flavipenne, mouchetée, lune, simulacre, patellifère, pustulée, voisine et variée, à deux mamelons (Mantis bipapilla), col-étendu, cuticulaire, éclaboussée, salie (inquinata), gazée, pieds-velus, ornée, pieuse, religieuse, prasine, prêcheuse, vitrée, à ceinture, phryganoïde, annulipède, mastitrée, décolorée, soeur, agréable, bleu-d'acier (Mantis chalybea), hanches-rouges (Mantis rubocoxata), nébuleuse, claire et enfin, la mante de Madagascar.
Classification publiée en 1839 par AUDINET-SERVILLE, suit celle des Blattaires et précède celle des phasmides ou spectres.

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 17:45

"La mante ne voit réellement la cible que tant qu'elle bouge la tête pour estimer la position de la cible par paralaxe (J.Ninio)

         mante-religieuse-5-29.10-site

On voit les stemmates entre les antennes, petites ocelles qui servent à mesurer l'intensité de la lumière et à la vue rapprochée.

Mante-a-l-affut-automne mante-a-l-affut-automne
mante-a-l-affut-automne-3 mante-a-l-affut-automne-4.-2011

LUBERON (04) - 30.10.2010 - 470 mètres d'altitude -
Saint-Martin-les-eaux - 5° à 7 heures -

Rencontre avec une mante verte le long d'un mur ensoleillé.
Elle chassait sur le mur d'éventuels insectes (rares) venant s'y poser.
Je l'ai mise en confiance en restant longtemps immobile dans son environnement.

On peut y remarquer les détails de son corps et son allure d'Alien !
À notre échelle, elle donnerait des frissons dans le dos !

mante-religieuse-sur-rose-29.08-bis

      Sur un rosier - 5 cm - Pas grosse pour la saison - 29.08.2012

mante-religieuse-ancienne-Aldrovandi-Ulisse-1602

Le premier livre imprimé entièrement consacré aux insectes est le quatrième volume de l'Encyclopédie d'Ulisse ALDROVANDI  (1522-1605).
Il a reproduit sur cette gravure sur bois tous les détails intéressants de la mante religieuse (De animalibus libri septem- 1602).
Extrait de "métaphorphoses" de Béatrice Mairé - FL 2004.  

mante religieuse 2 site

FRONTALISATION

Saga pedo ne dispose pas d’une vision binoculaire et ne montre pas d’indices de frontalisation classiques comme c’est le cas pour de grands insectes diurnes chassant à vue (au sol : Mantidae, Cicindelidae ; ou en vol : libellules Anisoptères et diverses mouches prédatrices).
La frontalisation est un concept inconnu en entomologie, probablement parce que les barrières séparant les spécialités en biologie ont été longtemps étanches.
C’est une adaptation de certains vertébrés.
Elle rend compte d’un ensemble de modifications anatomiques qui privilégient l’écoute et l’observation dirigées.
Les organes de l’ouïe et de la vision, les organes émetteurs d’ultrasons des chauves-souris, ou les récepteurs thermosensibles focalisés vers l’avant chez certains reptiles, peuvent se concentrer dans une direction et mieux informer le prédateur sur la position d’une proie, d’un obstacle ou d’un fruit, même dans l’obscurité.
La frontalisation a précédé l’augmentation des capacités cognitives chez des vertébrés supérieurs (Primates) et permis l’activité de chasse chez de nombreux prédateurs.
Dans ces cas, les yeux (ou d’autres systèmes des sens) se sont déplacés vers l’avant et l’animal présente une «face», avec une perception focalisée favorisant l’analyse des reliefs, l’appréciation fine des distances et la situation précise des proies, permettant des réactions rapides dans des environnements complexes (chasses à l’affût, poursuites au sol ou en vol, évolution en milieu arboricole).
Bien que la notion de frontalisation ne soit jamais appliquée aux invertébrés, j’estime que cette évolution existe chez certains Insectes.
Par exemple, l’aptitude d’une mante à tourner la tête pour observer une proie ou un danger potentiel, en vision binoculaire, est un argument pertinent en faveur de l’apparition de la frontalisation chez plusieurs groupes d’Insectes prédateurs chassant à vue.

Yves DACHY

NDLR : ce texte qui intéresse la mante religieuse est extrait de la page sur "Saga pedo" de ce blog.

Un passe-temps comme un autre !

"S'il n'est pas au bord de l'eau  ou en mer, le peintre chasse au milieu des dunes les mantes religieuses, dont il expédie des couples au à Viande Crue (il nomme de cette façon le sculpteur CARABIN) : "arde-les bien, lui recommande-t-il. Nous organiserons à Paris des combats de ces bêtes-là ; ce sera un triomphe !" 
(In " la vie de TOULOUSE-LAUTREC" de Henri PERRUCHOT, Hachette 1958)

mante-religieuse-par-Dubout

Humour de DUBOUT pour les insectes et en particulier les mantes !
"La gloire de mon père" de Pagnol, illustré par Dubout, éditions Pastouret-Marseille -1973

mante-et-insecte

Ne dirait-on pas qu'elle soupèse son insecte (non identifié)
avant de le déguster ? 
 
Cliché pris dans l'ombre d'une murette.

mante-religieuse-Serignan-photo-R.Brenguier

Et celle-ci ?  Vous vous imaginez rencontrer une mante de cette taille, admettons sur une autre planète ! ? 

Magnifique sculpture photographiée par Mr René BRENGUIER à Sérignan-du-Comtat, près de l'Harmas, dans le jardin du musée Jean-Henri FABRE.

L'insecte a été bien choisi pour ce monument car, comme je l'ai déjà dit par ailleurs, lors de la cérémonie de l'enterrement du grand entomologiste provençal, une mante religieuse s'était posée sur son tombeau 

Des pattes en forme de pétales, une livrée blanche striée de rose, la mante orchidée possède le déguisement de fleur le plus réussi du règne animal. Non seulement la mante attire les abeilles si près d'elle  qu'elle peut les dévorer en plein vol, mais son mimétisme plus-que-parfait en remontre à l'orchidée elle-même, puisqu'elle attire encore plus les pollinisateurs qu'elle !
source : revue "science et vie" F.G - nr 1156 

NDLR : Il s'agit là d'un mimétisme hypertélien rassemblant les mimétismes homochromique, homotypique et homomorphique
(lire l'article "Tous les mimétismes"  le cas du papillon "feuille morte du chêne) 

La mante, le prédateur
qui terrorise les drosophiles et les autres !

La peur nuit grandement aux proies.
Le prédateur n'a pas besoin d'être présent pour perturber ses proies.
L'équipe de Kyle Elliott de l'université de McGill (Canada) vient de démontrer que la simple peur des prédateurs diminue le succès reproducteur des petites populations animales, un effet mis en évidence en soumettant plusieurs populations de drosophiles à la présence, ou non, d'odeur de la mante.
Selon Kyle Elliott "Dans un petit groupe d'animaux", les individus vont consacrer plus de temps à surveiller le danger, au détriment de l'alimentation, de la reproduction ou du soin de la progéniture.

"science et vie" - octobre 2017 - F.V.

Mante brune "Mantis religiosa" sur chardon.
Mante brune "Mantis religiosa" sur chardon.

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BALADES ENTOMOLOGIQUES

Description : Macrophotos, observations et études sur quelques insectes de Provence.

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